Une commune à la croisée des chemins

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La commune d’Amalou, d’une superficie de 57,14 ha et d’une population de 11 030 habitants, compte un chef-lieu communal et 10 villages (Biziou, Béni Djembour, Ighil Igueni, Béni Djaâd, Tizi Lemnaâ, Thaddarth-Ouada, Ighil-Nestala, Thighermine, Gribou, Thizi Netsfouhasth) qui accusent un retard sans précédent dans le développement des infrastructures sociales, culturelles et économiques.L’exemple de Thighermine et d’Ighil Igueni est édifiant en matière de scolarité des enfants qui effectuent des trajets de 3 à 5 km pour rejoindre les établissements situés dans des villages avoisinants en raison de la fermeture de leurs écoles pour manque de carte scolaire. L’école de Gribou construite en 1997 n’a jamais ouvert ses portes pour les mêmes raisons. ’’Cette école dont l’édifice se dégrade au fil des ans pourrait servir de centre de formation professionnelle pour peu qu’on nous accorde la demande’’, rajoute notre interlocuteur. Quand à l’école de Thaddart-Ouadda’’, ’’la cantine tant réclamée par les parents d’élèves commencera à fonctionner dans le courant de cette semaine’’, poursuit-il. Par contre, les villes d’Amalou et de Biziou sont bien nanties avec deux écoles primaires et un collège fondamental chacune. Le transport scolaire est des plus complexe si on se réfère à la déclaration faite par notre interlocuteur qui affirme : qu’un nombre important de bus sont conventionnés par la municipalité pour assurer le transport à 83 collégiens et 260 lycéens. Les écoliers participent avec 10 DA la place et la municipalité débourse sur le fonds de wilaya 20 à 30 DA en fonction du trajet. ’’Nous avons signé depuis le début de l’année scolaire des engagements avec les transporteurs sans avoir au préalable la couverture financière et au jour d’aujourd’hui, nous n’avons reçu aucun virement de la wilaya pendant que les prestataires nous réclament chaque jour leur dû’’, fulmine le président. Seule la ville d’Amalou possède un centre de santé qui fonctionne avec deux infirmiers, un médecin généraliste et un dentiste qui assure que des extraits de dents car le fauteuil dentaire étant en panne, raison pour laquelle les soins ne sont pratiqués. La radio n’est pas fonctionnelle depuis l’année 1990. ’’Nous avons à maintes reprises réclamé une polyclinique pour bénéficier d’une maternité et d’un service des urgences qui fonctionnera de jour comme de nuit’’ ironie le premier magistrat de la commune. S’agissant des autres localités, hormis la ville de Biziou et le village Ighil-Netsala qui possèdent chacun un centre de soins, les autres villages en sont dépourvus.

Beaucoup d’insuffisancesD’ailleurs pour ces villages enclavés, le manque se conjugue au présent de par l’éloignement des centres administratifs et économiques, ni téléphone, ni bureau de poste, ni transport, ni antenne d’état civil, et la plupart sont desservis par des pistes revêtues du tout venant. Néanmoins, la municipalité leur a construit chacun une aire de jeux de proximité pour la pratique des activités sportives des jeunes et ils sont alimentés en eau courant tirée de la nappe de l’oued Soummam et en courant électrique.’’Nous sommes soumis à des pannes récurrentes et à des délestages fréquents’’, s’exclame un villageois en nous suppliant de bien le mentionner. Mais force est de constater que même le chef-lieu communal recèle beaucoup d’insuffisances en matière d’infrastructures et son enclavement est des plus criant. Le chômage endémique a atteint les 90% et les citoyens s’orientent vers le travail journalier, aillent chercher des job ailleurs, notamment à la ZAC d’Akbou ou s’investissent dans des commerces informels tels que la création des points de vente des sables aux alors du CW 141. Le manque d’emplois fait sombrer la jeunesse dans des fléaux très nuisibles à la société tels que la drogue, l’alcool ou les vols. Les jeunes sont rangés par l’oisiveté, la nonchalance et monotonie et pour s’évader doivent rejoindre la ville d’Akbou car pour leur épanouissement dans leur ville, ils n’ont pas d’autres alternatives que de roder dans les cafés maures ou dans l’unique cybercafé. Le local faisant office de maison de jeunes pour leur regroupement a été fermé depuis l’année 2000. Cependant la municipalité a transformé l’ancien souk el fellah de Biziou en salle de sport où environ 100 athlètes dont 30 filles s’entraînent dans différentes disciplines. Le wali lors de sa visite en 2003 dans cette commune lui a accordée une subvention de 1 000 000,00 DA qui a servi pour l’achat des équipements. Même le football n’est pas en reste : un terrain est en cours de construction réalisé sur les fonds communaux par tranches budgétaires. “Sur les 20.000.000,00 DA prévus pour sa réalisation, 4 000 000,00 ont été déjà consommés”, affirme le maire adjoint, M. Chenna.La ville possède une école coranique fondée par Sidi Ahmed Ouyahia au 12e siècle où 50 talebs suivent régulièrement des études religieuses. Les ressources pour sa survie proviennent des dons privés ou de l’exploitation de ses terres agricoles qu’elle garde séculairement. “Nous souhaitons qu’elle soit renforcée par un centre de formation professionnelle”, réaffirme le vice-président. Le transport de voyageurs, c’est ce qui manque le plus dans cette commune, les usagers souffrent énormément dans des arrêts au moment des heures de pointe où les bus assuraient le transport scolaire. “Plusieurs demandes formulées par les citoyens et appuyées par la municipalité pour renforcer les localités insuffisamment dépourvues de lignes de transport ont été rejetées par les services des transports de Béjaïa”, dira M. Azzoug.

Le foncier pose problème Le problème du foncier se pose avec acuité dans cette commune. Il demeure une source d’entrave pour son développement. Dans ce contexte, la municipalité a récupéré des poches de terrain de l’ex-siège de la mairie et de la SAS d’une superficie de 11.000 m2 dont les bâtisses sont quelque peu effondrées et seront rasées pour la construction de 100 logements sociaux qui sont en cours d’étude et viendront renforcer les 28 logements rentrant dans les cadres évolutif et locatif en cours de réalisation et 20 logements sociaux livrés aux propriétaires. Dans le cadre de l’aide de 500.000,00 DA allouée par le Fonds national agricol aux citoyens vivant en zones rurales, 804 demandes ont été réceptionnées par les services de l’APC et acheminées à la commission de daïra pour étude et suite à donner. ’’Le budget prévisionnel de l’exercice 2005 a été établi en fonction des recommandions formulées par la wilaya sur le montant plafonné que nous ne devrons en aucun cas dépasser et qui est fixé à 20.000.000,00 DA répartis comme suit : 9.000.000,00 DA consacrés à la partie restante sur le revêtement en bitume de la route reliant Biziou à Ighil-Nestala qui traverse la ville d’Amalou, la construction d’un Château d’eau de 50 m2 pour Biziou et Gribou qui coûtera 4.000.000,00 DA affectés pour l’hydraulique, les 6.000.000,00 DA restants seront employés pour revêtir les accès de la ville et des villages’’, fera remarquer le chef de l’exécutif qui a rajouté : ’’En 2004, on nous a demandé d’élaborer un budget prévisionnel à hauteur de 40.000.000,00 DA qui a été ratifié pour 12.000.000,00 DA seulement, pour vous dire que rien n’est encore acquis pour le budget prévisionnel pour 2005 qui est une chimère par rapport aux déficits accumulés depuis des années qu’accuse la commune en matière d’infrastructures de base’’. Profitant de l’hospitalité de nos colonnes, le président de l’APC n’a pas manqué de nous remettre quelques documents faisant foi des demandes adressées à la commission de wilaya pour l’implantation d’un lycée au niveau d’Amalou qui va servir aussi les écoliers des communes de Bouhamza et de Tamokra, l’actualisation du certificat de possession devenu impératif pour les promoteurs et les agriculteurs, la création d’une zone d’activité sur les terres affectées aux EAI d’une superficie de 10 ha, pour atténuer le chômage, l’ouverture des pistes agricoles sur une distance de 15 km pour désenclaver les terres fertiles, l’aménagement urbain des villes d’Amalou et de Biziou, le transfert du foncier de l’entreprise intercommunale des travaux de Seddouk (EITS) au profit de la municipalité, l’inscription d’une sûreté urbaine pour parer à l’insécurité qui règne dans la région…

L. Beddar

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