Le calvaire des acquéreurs

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En effet, le maître d’ouvrage, l’OPGI en l’occurrence, refuse à ce jour de remettre à leurs propriétaires les clés des logements achevés depuis plus d’une année alors que nous allons vers un retard de bientôt trois années dans les délais fixés au départ pour la réalisation des 392 LSP Tala-Ouriane de Béjaïa. Le directeur de l’OPGI de Béjaïa a justifié ce refus lors d’une conférence de presse par le fait que seulement 38 acquéreurs ont payé la totalité de la somme du coût des logements. De plus, toujours selon le responsable de l’OPGI de Béjaïa, dans le cas où ces logements payés seraient remis à leurs propriétaires, des détériorations et des actes de vandalisme seraient à craindre pour le reste des logements. De leur côté, les acquéreurs des 392 LSP Tala-Ouriane nous affirment le contraire, à savoir que la majorité d’entre eux se sont acquittés de leur devoir vis-à-vis du maître de l’ouvrage : l’OPGI de Béjaïa. C’est ainsi que nos interlocuteurs, après avoir épuisé toutes les démarches auprès des autorités locales concernées, se sont adressées au président de la République à travers une lettre ouverte dans laquelle ils “dénoncent” l’attitude des responsables locaux, à savoir le mépris et la fin de non-recevoir.

Par ailleurs, les acquéreurs des 392 LSP Tala-Ouriane de Béjaïa, après avoir mis l’accent dans cette lettre ouverte adressée au président de la République sur l’impossibilité de réussir le pari de réaliser un million de logements à la fin de son mandat si tous les chantiers sont gérés comme l’est celui de Tala-Ouriane (Béjaïa), les acquéreurs ont informé le président de la République que le directeur de l’OPGI de Béjaïa n’a tenu aucune de ses promesses après avoir fait un tapage médiatique à travers la presse écrite et même la radio locale, Radio Soummam. De report en report, les acquéreurs des 392 LSP Tala-Ouriane de Béjaïa attendent toujours la remise des clés de leurs logements. Le paradoxe dans cette histoire c’est qu’ils remboursent les crédits bancaires contractés. C’est comme quelqu’un qui paye le loyer d’un logement qu’il… n’occupe même pas !

En fait, les travaux de ce chantier ont démarré en 2003, soit bientôt cinq ans. Selon des membres de l’association des acquéreurs, l’OPGI de Béjaïa n’a non seulement pas respecté les délais de réalisation mais a été jusqu’à les harceler pour le paiement de la globalité de la somme si l’on supprime les 10% à la remise des clés. A propos de cette dernière opération, les contrats stipulent justement qu’elle doit être effectuée dès le paiement de la totalité du coût des logements. Nos interlocuteurs insistent sur le fait que la majorité des acquéreurs s’est acquittée de sa dette vis-à-vis de l’OPGI de Béjaïa alors que de son côté le directeur de l’institution citée affirme que seulement 38 acquéreurs l’on fait. Chose à laquelle les acquéreurs répondent : “Dans ce cas, qu’il livre alors ces 38 logements !”. Quant à la détérioration et les actes de vandalisme qui seraient à craindre pour le reste des logements, nos interlocuteurs parlent plutôt des VRD inachevés. En tout cas, ce litige n’est pas prêt de se terminer, chacun a sa version des faits. Sans aller jusqu’à relater tous les sacrifices faits par ces “malheureux fonctionnaires” afin de payer leurs logements, rappelons que leur association a déjà eu recours à toutes les démarches légales auprès des autorités concernées en organisant deux rassemblements devant le siège de la wilaya de Béjaïa ainsi qu’une demande d’audience au wali, en vain.

D’ailleurs, lors de la visite que ce dernier a effectué sur le chantier des 392 LSP Tala-Ouriane de Béjaïa, les acquéreurs ayant été mis au courant de cette sortie ont tenté de l’approcher sur les lieux durant cette journée. Le chef du protocole leur aurait déclaré que le dossier de cette affaire “était pris en charge puisque le wali est au courant de ce problème”. Vraiment ? Pas si sûr que cela, nous déclarent les acquéreurs que nous avons approché. La preuve, ajoutent-ils, c’est que cette visite a eu lieu en octobre-novembre 2007 et, à ce jour, les clés de leurs appartements ne leur ont pas encore été remises. Pendant ce temps, ils “payent les loyers des logements qu’ils… n’occupent même pas !”. En fait, nos interlocuteurs veulent parler du FNPOS qui, à un moment donné, était leur grand espoir pendant que l’OPGI, qui n’a pas respecté les délais de réalisation, les harcelait sous peine de résiliations de contrats.

En attendant, découragés par l’attitude des autorités locales, les acquéreurs des 392 LSP Tala-Ouriane de Béjaïa espèrent une intervention du président de la République auquel ils se sont adressé à travers une lettre ouverte dans laquelle ils ont insisté sur son programme de réalisation d’un million de logements avant la fin de son mandat. Pour terminer, un des acquéreurs nous a affirmé qu’aucun chantier LSP n’a connu de réussite dans la wilaya de Béjaïa.

Tarik Amirouchen

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