Etat civil : rien n’a changé

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Pour se faire délivrer le fameux extrait de naissance n°12 (extrait du registre d’origine), il faut se lever de bonne heure, avoir beaucoup de patience et enfin consacrer au minimum une journée de son temps. Un citoyen rencontré sur les lieux raconte qu’il s’est présenté ce mercredi aux aurores juste au moment de la prière du fedjr devant la porte de l’APC, le veilleur de nuit lui a remis un jeton portant le n°50, soit 49 tickets ont été déjà retirés par d’autres citoyens arrivés avant lui ! C’est souligner toute la gymnastique qu’il faut faire pour se faire délivrer un extrait d’acte de naissance, et cela au moment où la plupart des administrations passent au système informatique. On continue, ici, à recopier au stylo l’acte à partir du registre de la même manière que lors des années 1800. Comment se débrouillent les personnes âgées et les femmes vivants seules pour acquérir ce document, exigé pour la plupart des dossiers administratifs, surtout quand ces personnes habitent à M’zarir ou Ighzer Boulghoum ? La situation s’empire à chaque rentrée scolaire ou à l’approche des examens. Une situation à laquelle on n’est pas prêts de remédier. La daïra qui supervise le fonctionnement des administrations des communes relevant de sa circonscription ne peut-elle pas obliger les communes issues du dernier découpage administratif de 1985, tels Aghvalou, Ath Mansour, Ahnif et enfin Saharidj, dont la commune-mère est M’chedallah, à désigner chacune un agent pour satisfaire les demandes de citoyens pour ces documents, comme cela se faisait dans les années 70/80 avant l’opération de recopiage de l’état civil des communes dépendantes de la commune mixte de Maillot (actuelle M’chedallah) et qui sont Bechloul, Athl El Kseur et Chorfa. Notons que chacune de ces communes a affecté un ou plusieurs agents spécialement pour accueillir et “servir” les citoyens de leurs communes respectives. Hélas, c’était lors de la période où l’on cherchait à hausser le prestige et la fierté du simple citoyen et non le piétiner du pied, comme cela se fait à l’heure actuelle où le citoyen est traité “selon ce qu’il a” et non “selon ce qu’il est”. Monsieur Dinar régnant en maître absolu, aujourd’hui, la catégorie des citoyens concernée par la chaîne et bousculade est bien connue. C’est la large frange de la société des “laissés-pour-compte”, nous n’avons jamais remarqué un monsieur aisé faire la chaine, c’est l’Algérie des deux poids, deux mesures. Le seul changement constaté au niveau de l’état civil de M’chedallah est la présence d’un policier “bien bâti”, choisi certainement pour inciter les nerveux et impulsifs à se maîtriser et à bien se comporter.

Omar Soualah

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