Les enfants se sont donné à cœur joie

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Dès huit heures, des bus venus d’Iferhounène, de Tizi Rached et Larbaâ Nath Irathen et bourrés d’enfants affluent vers la Maison de jeunes, lieu de rassemblement des participants au carnaval de l’enfance qui se déroulera à travers les artères de la ville. Le décor est déjà en place avant le mouvement du défilé. De nombreux citoyens avisés par voie d’affichage ont pris position sur les trottoirs pour ne rien rater du spectacle offert par ces jeunes aux tenues bariolées. C’est avec une demi-heure de retard que la caravane s’ébranle avec en tête un carrosse des années quarante, tiré par un cheval. Trois jeunes enfants représentant le roi, la reine et le prince y prennent place pour une ballade à travers les rues de la ville pour une durée de presque deux heures. Dans les carrés, les enfants encadrés par les enseignants s’en donnent à cœur joie. Chants et danses finissent par les exténuer à mi-parcours. Arrivés au boulevard du 1er-Novembre, ils n’ont plus la force de garder leurs distances. Ils arrivent difficilement à soutenir leurs banderoles sur lesquelles sont portées des inscriptions. Certains slogans n’ont pas manqué d’attirer l’attention du public massé sur les accotements, tout au long du parcours. Suivant les thèmes et les préoccupations, nous remarquons pèle-mêle “Non au kidnapping”, “Respectez nos droits” ou encore “Notre souhait : être aimés, éduqués et surtout compris”. Quant au carré de l’école de la Nouvelle-Ville, les enfants transférés à Aït Mellal saisissent l’occasion pour demander à rejoindre leur établissement : “A quand la fin des travaux de notre école ?”. Parmi les spectateurs, nous avons remarqué la présence de familles entières venues partager la joie des enfants. L’après-midi a été réservée aux activités récréatives sur le terrain du CEM mais les bambins étaient déjà fatigués et ne pensaient qu’à rentrer dès quinze heures. L’espace d’une demi-journée, les gens semblaient heureux, souriants. Ils encourageaient les enfants et leur lançaient des mots gentils. Lahlou, un père de famille, nous lance : “C’est une belle fête. Nous aimerions qu’elle se répète fréquemment pour le bonheur de nos enfants”. Dommage que certaines écoles n’aient pas jugé utile d’honorer la manifestation par leur présence. Quelles qu’en soient leurs raisons ce sont leurs élèves qu’ils ont privé d’un peu de joie en cette fin d’année.

A. O. T.

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