Abattage de 100 cyprès au CFPA

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La rumeur amplifie le différend pour le transformer en affaire publique. Un groupe de travailleurs à l’âme écologique dénonce dans une lettre adressée aux autorités locales (daïra, APC…) et aux services techniques concernés (forêts, environnement…), la légèreté avec laquelle l’administration du CFPA a sacrifié une centaine de cyprès décoratifs âgés de plus de 20 ans. Le courroux de ces employés est d’autant plus grand que les arbres à grande valeur sentimentale ont été offerts à certains de leurs collègues de travail pour les utiliser comme “pied-droits” dans la construction. Outre cette privatisation d’un bien commun le groupe de travailleurs dénonciateurs, accuse l’administration de désertification délibérée du centre et d’atteinte au patrimoine professionnel. Nous nous sommes rendus sur place pour constater les faits et rapporter la version de la partie accusée. En l’absence du directeur, M. Boucetta, adjoint technique et pédagogique, a fait avec nous le tour de l’établissement pour nous montrer les troncs des arbres coupés à 2 mètres de hauteur pour les uns et à un mètre pour d’autres, et surtout établir leur proximité avec le mur d’enceinte de l’établissement, ce qui semble être la cause principale de leur abattage. “Nous avons décidé de rabattre la hauteur de ces cyprès pour une raison de sécurité, ils sont trop près du mur d’enceinte et constituent de ce fait de véritable échelles pour les voleurs et les prédateurs de tout acabit. Dans ce cadre nous venons d’obtenir un budget pour rehausser le mur d’enceinte et une autre enveloppe pour refaire l’éclairage défectueux et insuffisant” soutient notre interlocuteur et d’ajouter “C’est une décision mûrie et concertée. Nous allons avec l’aide des services des forêts planter dès octobre prochain des arbres et arbustes décoratifs correspondant à la nature de notre établissement. Nous ne sommes pas un cimetière pour être entourés de cyprès de 30 mètres de hauteur qui menacent régulièrement de tomber sur les équipements et les laboratoires. Il y a de nombreuses espèces d’arbustes qui apportent l’ombre, la fraîcheur et l’oxygène nécessaire sans constituer une menace pour l’établissement et sans générer de saletés outre mesure. Quand à l’olivier centenaire c’est un véritables marchepied pour les voleurs et tous les intrus, ceux qui veulent pénétrer dans notre centre”?Mais pourquoi les troncs de ces arbres qui relèvent du patrimoine de l’établissement ont-ils été cédés gracieusement à certains employés ? A cette “injustice” relevée par les travailleurs pétitionnaires, l’adjoint technique et pédagogique dira “ce sont eux qui ont supportés les coûts de l’abattage et du nettoyage”. Lors de notre tournée dans l’établissement nous avons remarqué qu’une dizaine de cyprès sont encore debout. Leur stature imposante et leur proximité avec les bâtiments pédagogiques les condamnent, eux aussi, à être abattus. De jeunes arbustes frêles et de peu d’envergure poussent çà et là en bordure des allées. Les cyprès, essences forestières, ont eu le tort de se trouver là il ne faut pas. Ils sont victimes eux aussi du climat d’insécurité. Quant à l’olivier plusieurs fois centenaire, il aurait pu être sauvé. “Sous d’autres cieux, là où l’arbre a de la valeur, on aurait simplement déplacé le mur d’enceinte de quelques mètres, pour protéger l’olivier” affirme l’un des employés pétitionnaires à l’âme écologique. Comment protéger l’arbre sous un climat d’insécurité, voilà une problématique épineuse pour les défenseurs de l’environnement.

R. Oulebsir

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