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Bitumage des rues de la ville

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Les habitants des deux principales cités, Saâdi-Moussa, et Bouri-Kaci, du chef-lieu de la commune viennent de pousser un grand “ouf” de soulagement. Ils n’auront plus, comme par le passé et selon la saison, à patauger dans la boue ou à avaler de la poussière pour rentrer chez eux. Inexistantes jusqu’à ces derniers aménagements, les rues et ruelles de ces deux quartiers sont maintenant revêtues d’une belle couche de bitume et bordées de larges trottoirs bétonnés. Il a fallu pas moins de 18 mois à l’entreprise réalisatrice pour donner enfin une allure de ville à ce qui n’était qu’une piteuse bourgade non urbanisée.La cité Saâdi-Moussa, la première à être construite, a été réalisée en 1967 à Aomar-gare dans le cadre du transfert du chef-lieu de la commune après la série de tremblements de terre qui ont secoué la région durant l’été 1966. Sans aucune étude géologique préalable, Aomar-Centre, a été déclarée, à l’époque, zone non habitable et non constructible par le responsable politico-militaire régional d’antan. Ses habitants ont été relogés, à la hâte, dans cette nouvelle cité sans aucun aménagement sans voirie et sans électricité. Cette opération avait provoqué un véritable exode rural. Abandonnant terres et vergers qu’ils venaient pourtant à peine de retrouver à l’indépendance, les campagnards sont venus réoccuper les logements qui venaient d’être libérés. S’il était vrai que ce village se trouvait “construit sur un volcan” selon les affabulations fantaisistes de ce responsable, comment pouvait-il alors en être autrement pour Aomar-gare qui ne se trouve qu’à un millier de mètres ? Cette opération qui, en définitive, n’a servi que de prétexte pour le déplacement du chef-lieu de la commune, n’a finalement été qu’un coup d’épée dans l’eau. Aomar-centre n’a jamais été vidé de ses habitants et il n’a jamais été interdit d’y construire.La cité Bouri-Kaci, a été construite en 1974 dans les mêmes conditions que la première. Aucun aménagement n’avait été fait. Un autre transfert d’habitants a été opéré. Il s’en est suivi un autre exode rural. Ce manège a été de règle à chaque transfert de population de l’ancien vers le nouveau chef-lieu de la commune. Il n’a cessé qu’en 2004, après que le P/APC ait résolument décidé la démolition de la cité d’Aomar-centre qui a été sérieusement ébranlée par le séisme du 21 mai 2003. Devenue vétuste et insalubre, représentant un danger permanent pour ses occupants, les multiples problèmes qu’elle n’avait jamais cessé de poser, viennent ainsi d’être définitivement et radicalement réglés.Les deux cités du nouveau chef-lieu n’ont connu aucun aménagement depuis la construction. Il a fallu attendre près de 40 ans pour voir enfin le bitumage de leurs rues réalisé. Mais comme dit le proverbe : “Il vaut mieux tard que jamais”. Au grand bonheur de ses riverains même le chemin communal, un raccourci qui relit Aomar-centre et Aomar-gare, a été bitumé et ses trottoirs cimentés. Il faut toutefois signaler ce phénomène navrant, à l’aspect désolant auquel Aomar n’a pas échappé. Comme si on voulait délibérément briser le charme du bon travail qui a été fait on n’a pas trouvé mieux que de procéder à une mise en place abusive et anarchique de ralentisseurs hideux. Ayant tout l’air de troncs de palmiers couchés en travers de la chaussée, difficilement franchissables, réalisés sans aucune norme, ils ne font qu’agacer les automobilistes, surtout ceux qui prennent les rues dans le sens de la montée. De la manière dont il sont faits, en plus du fait qu’ils sont très irritants, ils ne contribuent, en définitif, qu’à esquinter le matériel. S’il est légitime de craindre pour la sécurité de nos enfants, est-il normal que nous poussions le ridicule jusqu’à dresser, comme il est constaté, un ralentisseur devant presque chaque maison ?

Ahmed Chibane

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