Signe extérieur de richesse

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Jusque-là, en Kabylie, les fêtes se tenaient dans les maisons : il est vrai que la plupart des maisons kabyles ont de vastes cours, ifergan, qui permettent de dresser des tables et de recevoir, en même temps, plusieurs dizaines d’invités. Et puis, on peut toujours espérer l’aide des voisins qui n’hésitent pas à prêter leur domicile pour la circonstance. C’est vrai des villages mais aussi des villes qui, somme toutes disposent aussi, de leurs espaces. Et quand l’espace manque réellement… on monte faire la fête au village ! Mais voilà qu’un phénomène nouveau est apparu : célébrer la fête dans une salle de fête, lasal, comme on dit en kabyle. Résultat : elles commencent à surgir un peu partout, comme dans les grandes villes, avec leurs enseignes accrocheuses et beaucoup de gens se laissent séduire. On le comprend aisément de ceux qui habitent des appartement exigus où on ne peut recevoir qu’un nombre limité de personnes, mais ceux qui ont de l’espace, parfois des villas spacieuses ? Ont-il besoin de louer à coups de millions ces saIles ? En fait, ce n’est pas tant pour ces gens-là un problème d’espace que de prestige. La saIle des fêtes est une façon de faire étalage de sa richesse, surtout si elle offre des commodités qui vont surprendre les convives. On dira ainsi que Untel a marié son fils ou sa fille dans telle salle, que celle-ci est climatisée ou qu’elle est recouverte de mosaïques ou encore qu’elle a de grands lustres qui scintillent de mille feux… il y a aussi la musique, la qualité de la nourriture servie… C’est beau, c’est luxueux, c’est riche ! Qu’importe si cela doit coûter cher. Quand il s’agit de prestige, on ne regarde pas à la dépense !

S. Aït Larba

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