La phytothérapie est l’utilisation médicale des plantes pour soigner diverses maladies. C’est une science aussi vieille que le monde, et en Algérie, comme ailleurs, elle fait partie des savoirs populaires, légués par des siècles de pratique et d’expérience. Aujourd’hui, la médecine moderne s’intéresse aussi aux vertus curatives des plantes et à leur utilisation. La biochimie permet même de déterminer avec précision les propriétés de chaque plante, remettant en cause certaines croyances anciennes et à l’inverse, confirmant les vertus d’autres, voire découvrant les effets bénéfiques de certaines plantes négligées jusque-là.Autant dire que la phytothérapie n’est plus un fatras de recettes, entourées de légendes et de pratiques magiques… Or, que constate-t-on aujourd’hui, sur les marchés, les places publiques ou les boutiques où officient les «âchabin», les «marchants de plantes» ? C’est toujours, au milieu de quelques explications rationnelles, un fatras de légendes et de croyances irrationnelles. Il faut utiliser telle plante à tel moment de la journée, au soleil ou à la pleine lune, en prononçant telle formule ou telle autre… Certains vont jusqu’à «prétendre» posséder le secret des plantes et d’autres produits naturels, capables de guérir des maladies incurables. On se rappelle du henné mélangé à d’autres plantes ou du «lait de bouc» qui guérit le diabète : du charlatanisme, pur et simple ! Et le plus grave, c’est que les charlatans ont pignon sur rue et qu’ils se font des fortunes en trompant les pauvres gens et en les volant. Les «traitements par les plantes» reviennent cher, parfois même plus cher que les traitements médicaux habituels… avec en plus, le danger, pour le patient, de voir son état empirer !
S. Aït Larba