S.O.S pollution !

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Oued sahel qui est le prolongement naturel de oued Soummam en aval est devenu par la force du temps un collecteur géant des eaux usées provenant de l’ensemble des agglomérations situées entre la ville de Bouira et celle de M’chedallah à l’est, sur un itinéraire de 50 km environ.

Ce ravin est une infructosité naturelle, façonnée par des mouvements géologiques millénaire car pris en sandwich entre deux immenses chaînes de montagne qui sont le massif du Djurdjura au nord et celui de Chréa au sud, ce qui fait de la gravitation.

Tous les réseaux d’assainissements de l’ensemble des villes et villages des daïras de M’chedallah, Bechloul ainsi que la ville de Bouira sont orientés vers oued Sahel. Pour la ville du chef-lieu de la wilaya, des rejets d’assainissements sont acheminés vers oued Hous pour rejoindre l’oued sahel par connexion naturelle au niveau de Bechloul, tout comme ceux d’Ahl Laksar que ramène l’oued Oumarigh.

Le lit des cours d’eau de l’oued Sahel large de plus de 100 mètres est à l’heure actuel envahi par une végétation dense et luxuriante d’où l’éparpillement du cours de ces eaux usées qui forment des flaques stagnantes le long de oued Sahel où ne subsiste qu’un mince filet qui suit un cours tracé au milieu.

De loin, cette eau semble claire ayant subi un filtrage et formant d’énormes flaques de vase noire gluante et puante sont d’effroyables foyers d’épidémies. Malgré le fait que cet oued traverse des dizaines d’agglomérations et longe de près des centaines d’autres situées des deux cotés de ses rivages, il n’a jamais fait objet d’une inspection et encore moins d’un traitement.

Personne ne semble se soucier du danger de cet état de fait sur la population et ses répercutions sur la santé publique. A cela, s’ajoute d’autres nuisances en périodes chaudes telles les moustiques, principaux vecteurs des maladies et épidémies de divers types et des odeurs nauséabondes qui constituent un danger sur la santé des citoyens.

Le même constat, sinon, plus grave encore est observé au niveau de oued Soummam dans la wilaya de Béjaïa, a eux deux, ils suivent un parcours de plus de 120 km pour se déverser à la mer. Le long de ces deux oueds qui n’en forment en réalité qu’un, existent de vastes espaces cultivés, des jardins et des vergers ainsi que des forages et des puits et autres nappes phréatiques souterraines. Tous ces puits et nappes ont subi sans aucun doute des infiltrations et sont à l’heure actuel pollués. A partir de ces points d’eau sont érigés des champs de céréales, légumes et fruits, si les risques de contamination pour l’arboriculture sont moindres que ceux qui concernent les légumes et fruits sensibles, telle la tomate, courgette, l’oignon, le pastèque et le melon qui sont à grande composition d’eau, le danger n’est plus à souligner, particulièrement ceux cultivés en saison chaude. Pour certaines communes dont les responsables usent de la voie la plus facile, cet oued présente une aubaine pour se débarrasser de leurs ordures et divers autres déchets qu’ils déversent le long des berges et entassés au niveau des décharges publiques. Ces tas d’immondices sont visibles de loin et ne semblent déranger personne. Fort heureusement que notre généreuse Dame nature se charge de temps en temps de rectifier la bêtise humaine en procédant au nettoyage et au lessivage de oued Sahel et oued Soummam grâce aux pluies torrentielles qu’elle déverse sur la région. C’est un véritable «dragage» qui se produit au niveau de ce cours d’eau. Au moment où toute la planète se mobilise pour venir au secours de la nature, chez nous l’on continue d’attendre les secours de la nature.

Que ceux qui se targuent être les défenseurs de l’environnement aillent y faire un tour en ces lieux avant de chanter victoire.

Oulaïd S.

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