Crainte et appréhension !

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Sous d’autres cieux, la consigne est appliquée sans hésitation aucune, l’essentiel est de préserver la bonne forme, il faut dire aussi que les bas prix y sont pour beaucoup, c’est un facteur aidant à plus d’un titre. Chez nous, la donne est tout autre, même si les citoyens en sont conscients et nourrissent tous l’espoir de garder leur forme physique et morale.

Les moyens quant à eux ne suivent pas et les prix affichés sur le marché sont exorbitants et instables. On se souvient de l’envolée du prix de la pomme de terre, il y a de cela quatre mois, qui a atteint la barre des 100 DA le kilo, c’est vrai qu’à présent, le prix est abordable et accessible à toutes les bourses (30 à 35 DA le kilo).

Les poivrons sont cédés à 60 DA, la tomate à 50 DA, la courgette à 50 DA, seul l’haricot vert continue à faire parler de lui avec 120 DA le kilogramme, cela se comprend, la période des fêtes est pour beaucoup, sans oublier l’arrivée des émigrés qui achètent sans se soucier du prix, après tout, 120 DA ce n’est que 1,20 euro pour eux.

Quant aux fruits, les prix sont abordables pour certains comme la pastèque, pour d’autres, c’est franchement inaccessible : la banane, l’orange, le raisin et les pêches de bonne qualité, les gens s’en approchent mais regardent à la dépense. La viande rouge n’est pas à l’ordre du jour car pour pouvoir s’offrir un kilo de viande sans os, il faut consacrer deux jours de salaire. Ce que les citoyens ne se permettent que pendant l’Aïd El Kébir. Actuellement, les gens se rabattaient sur la viande congelée mais à présent, les prix ont excessivement augmenté (600 DA/kg). La viande blanche qui, dans le temps ornait un peu les plats des ménagères, aujourd’hui elle aussi est inaccessible (360 DA/kg). Avec le mois sacré qui pointe à l’horizon, les craintes de voir les prix des produits prendre des proportions inimaginables comme c’est le cas en chaque début de Ramadhan surtout, se font sentir chez les ménagères et les chefs de famille. Un citoyen de Souk El Tenine que nous avons justement rencontré au marché nous annoncera son appréhension relative aux prix pendant le mois sacré : “Actuellement, on n’arrive pas à remplir nos paniers, franchement, c’est trop cher et pourtant l’été, c’est la saison de l’abondance. Alors avec l’arrivée de sidna Ramadhan, je crains que nous aurons à jeûner même après la prière du “maghreb”.

C’est dire que les Algériens en général auront à serrer davantage la ceinture pendant le mois sacré, diront même les plus optimistes. Connaissant l’égoïsme des commerçants et des vendeurs de tout bord qui ne pensent qu’à gagner plus, encore plus sans se soucier de leurs frères, les craintes et les appréhensions des Algériens sont largement justifiées.

Hocine Taïb

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