Etablissements scolaires : dégradation persistante

Partager

A quelques heures de la rentrée, les établissements scolaires tous cycles confondus offrent pour la plupart, le même décor de dégradation : des façades “délavées” qui n’ont subi aucun ravalement depuis plusieurs années et gardent toujours les traces des agressions climatiques et même pour certaines d’elles des actes de vandalisme avec des vitres brisées, des tuiles cassées par des jets de pierres entre autre. Les élèves et enseignants retrouveront leurs établissements dans le même état qu’ils les ont quittés l’année passée, ce n’est pas le lavage à grandes eaux qui changerait quoique ce soit au niveau de ces structures qui présentent des caractéristiques de négligence et d’abandon. Libérés durant trois mois entiers de toutes activités, ces lieux du savoir auraient dû être retapés et débarrassés de ce lugubre décor incompatible avec la noble mission à laquelle ils sont prédestinés ; le respect de n’importe quelle infrastructure et son activité se mesure en fonction de la propreté, l’entretien et l’organisation des lieux en particulier ceux de l’éducation. Comment espère-t-on inculquer aux élèves une bonne conduite dans des écoles sinistrées ? Dans la région de M’chadallah, hormis les écoles du chef-lieu de daïra, tous les autres établissements scolaires sont implantés dans des communes au climat extrêmement rude et agressif, ce qui explique la dégradation rapide de ces infrastructures qui nécessitent par conséquent un suivi permanent pour le volet entretien, ce qui est loin d’être le cas. De nombreux chefs d’établissements expliquent ce lamentable état par les insuffisances des enveloppes financières débloquées par la tutelle. en ce qui concerne le chapitre entretien, dans la plupart des écoles, la dégradation ne s’arrête pas uniquement aux bâtisses mais se prolonge aussi aux équipements secondaires soit les réseaux et installations d’AEP, celui d’électricité au même titre que les pistes qui y mènent à ces établissements à tel point que ce n’est plus une simple opération de réparation qui s’impose mais plutôt un véritable plan de sauvetage qui doit être déclenché avant l’arrivée de l’hiver pour pouvoir espérer assurer un minimum de confort aux élèves et leurs enseignants.

Il n’est pas exagéré de dire que les gestionnaires de ce secteur sont dorés et déjà engagés dans une course contre la montre pour mener à terme les indispensables préparatifs qui permettraient de faire face à un hiver qui s’annonce rude selon les personnes expérimentées qui prédisent que l’hiver prochain serait aussi rude que l’été qu’on vient de subir.

Un diagnostic détaillé au cas par cas permettrait aux responsables de ce secteur de situer les priorités qui doivent être prises en charge bien avant… la couleur des tabliers. Dans une classe de Takerboust ou d’imezdhourar situées à plus de 1000 m d’altitude et où le baromètre frôle souvent les 10° au dessous de zéro, une simple fenêtre sans vitres ou l’arrêt d’une chaufferie à cause d’un mauvais entretien seront beaucoup plus dramatiques pour les écoliers avec des répercussions négatives sur leur santé et le taux de réussite que le non port de ces tabliers dont les couleurs doivent répondre au goût du ministre, c’est pour ce volet entretien et confort que nous aimerons voir pleuvoir une série de circulaires et de notes de service et non pour satisfaire les caprices d’un responsable haut perché.

Oulaid Soualah

Partager