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Les tribulations des parents

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Pour bien cerner la difficulté et faire le tour de la question avec fidélité et neutralité sans tomber dans la surenchère, l’alarmisme et la fatalité car certains cercles qui eux sont carrément à l’abri, accusent la presse de toujours faire un peu trop en versant dans le pessimisme et en déformant la réalité sociale, nous avons jugé primordiale de donner la parole aux simples citoyens de la région de Maâtkas pour nous dire comment ils font face aux dépenses relatives à la scolarisation de leurs enfants, spécialement cette rentrée de 2009-10 qui coïncide avec le mois de Ramadhan et la prochaine fête de l’Aïd El Fitre qui sera dans moins d’une semaine. Voici donc leurs réponses sans touches ni retouches.

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Dda Mouh, un fonctionnaire en retraite

“Je suis fonctionnaire retraité et je ne perçois que 21 000 DA par mois. Je suis père de 9 enfants dont trois sont toujours à l’école (deux au collège et une à l’université).

La collégienne m’a coûté 4200 DA uniquement en terme d’habillement et pourtant je ne lui ai pas offert le luxe, un pantalon à 1800 DA, un pull à 800 DA et une paire de souliers à 1540 DA et 350 DA pour les sous-vêtements, et si on ajoute les dépenses liées aux fournitures scolaires : les cartables, les livres, les cahiers et tout le reste, cela me reviendra au moins à 8000 DA, et si on multiplie cela par trois, car je n’ai que trois enfants scolarisés comme je vous l’ai dit cela va me coûter en tout 24000 DA alors que je n’en gagne que 21 000 DA. Ajouter à cela les frais de tous les jours surtout qu’on est au beau milieu du Ramadhan et l’Aïd qui pointe à l’horizon, sans oublier les fameuses factures de Sonelgaz et de l’ADE c’est tout simplement l’impasse. L’issue s’il y’en a une ce sera inévitablement l’endettement chose qui me contraindra à serrer davantage la ceinture pendant les prochains mois pour rembourser la dette.”

Un enseignant père de quatre enfants tous scolarisés

“Je suis enseignant et je gagne 32000 DA, je suis père de 4 enfants scolarisés (deux lycéens, et deux collégiens) les effets vestimentaires des deux lycéens m’ont coûté au total 12 000 DA (pantalon, tricot et chaussures) les dépenses pour les deux collégiens m’ont coûté 8000 DA et heureusement que je n’aurai pas à leur acheter les livres car l’Etat nous les offres gratuitement, mais il y’a les cahiers, les cartables et les autres fournitures qu’il faut acheter pour au moins 5000 DA. N’oublions pas les frais de transport pour les deux lycéens donc au total la scolarité de mes quatre enfants me reviendra à au moins 25 000 DA.

Il me restera 7000 DA et cela ne suffira pas à prendre en charge les dépenses quotidiennes, la fête de l’Aïd et les différentes factures. Espérons que notre prime de rendement sera versée à temps et tant mieux s’ils ne l’ont pas fait en juillet. Eh oui ! A quelque chose malheur est bon !”

Un employé dans le cadre de l’IAIG

“Je ne gagne que 3000 DA par mois et j’ai deux enfants scolarisés au CEM, je me suis débrouillé avec la friperie quant au reste j’espère que mes enfants bénéficieront de l’aide de l’Etat, les 3000 DA et les trousseaux scolaires offerts chaque année aux nécessiteux permettront à mes enfants de suivre leur scolarité. Quant à la fête de l’Aïd et les factures, la Rahma de Dieu est vaste.”

La solution : le mur des lamentations

Voila finalement la réalité du citoyen algérien, une réalité faite de dénuement et de pauvreté extrème. Aucun des citoyens que nous avons abordés n’a montré le moindre optimisme et pourtant l’Algérien est connu par le passé pour être courageux, fantaisiste et fier.

Aujourd’hui que la donne a sensiblement changé et que le coût de la vie s’envole chaque jour davantage, il nous reste plus qu’à ériger un mur de lamentations car les responsables concernés font la sourde oreille.

Hocine Taïb

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