Les résidants patinent sur le tracé non bitumé

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L’une des trois ruelles débouchant vers la cité de Tizi Lvir, située en face de l’agence de voyageurs de Lakhdaria, accueille en ce moment même des travaux de réalisation du réseau interne d’assainissement, un moyen d’accompagnement tant attendu des résidants. D’ailleurs, ces derniers ne cachent pas l’immense joie que procure cette heureuse dotation de leur vis-à-vis, synonyme de bien-être d’abord, et de valorisation de l’investissement immobilier occupé ensuite, néanmoins, ceux-ci n’apprécient guère le fait que l’entreprise n’ait pas goudronné le chemin, l’ultime tâche, précise un locataire “où il fallait juste après répandre une couche de bitume, ou à la rigueur la couvrir de caillasse”.

En effet, ils auraient accepté bien volontiers si on avait étalé tout le long de la ruelle quelques chargements de gravelettes, façon de la rendre un tant soit peu praticable, plutôt que de circuler sur une terre crue, se désole-t-il “où il est conseillé de réciter ses prières pour sortir indemne de la chaussée glissante”.

Ce supplice, que cet adulte, père de famille endure à l’extérieur immédiat de sa demeure, n’est pas perçu comme tel, uniquement de sa part ; des écoliers de l’école primaire de l’Ekouir sortirent à cet instant là, se rapprochèrent de nous sans se faire prier, puis cédèrent la parole à l’un d’eux “nous remontons et descendons par cet accès en zigzaguant, de peur de marcher dans la boue ou dans les marées”.

Comme on le dit si bien quelque part “c’est de la bouche des enfants qu’on apprend la vérité”, le dégourdi chef de file des bambins interrogea du regard son aîné pour savoir s’il n’avait pas oublié de détails, puis lâcha impatient “c’est nous… enfin tous les locataires, qui avons ramené les gravats que vous voyez par terre”.

La cité de Tizi Lvir, implantée dans une cuvette et en contrebas du quartier de Lekouir, reçoit chaque hiver que Dieu fait, toutes les eaux pluviales tombant sur ce dernier, où on a pas encore aménagé de regards collecteurs permettant de briser l’élan de volumes endiablés.

L’état des lieux après l’achèvement des travaux et la chute de pluie qui s’en est suivie, offre un décor des plus désolants lorsque le regard se pose sur les deux semblants d’accès confectionnés avec des briques brisées de parpaings et autres matériaux, un recours, dit l’enfant “qui ne donne pas une bonne image au quartier, mais que voulez-vous, hadahoua lekmach”.

Pendant qu’on enquête dans la ruelle A de Tizi Lvir sur la durée que prendra l’attente, l’engin approprié au creusement de tranchées s’apprête à entrer en action sur la ruelle B, celle-ci connaîtra-t-elle le sort de sa semblable ?

A. Chérif

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