Tafradha a soif !

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Sur le chemin long et laborieux qui mène vers la modernité, la cité Tafradha sise à Ighzer Amokrane enregistre un retard de plusieurs batailles. Située au sud du centre-ville, exactement au-delà de la voie ferroviaire jusqu’aux confins de l’Oued Soummam, Tafradha est constituée d’une multitude d’habitations aussi extravagantes les unes que les autres.

Pourtant, ce charme contraste avec d’autres réalités amères qui mènent la vie dure aux habitants. Ces derniers sont longtemps confinés dans l’amertume de l’oubli et de l’enclavement, il aura fallu qu’un bienfaiteur milliardaire fasse le geste pour donner au quartier, un tant soi peu, de vitalité.

Dans son initiative, le bienfaiteur a déboursé des sommes colossales afin de mettre du tout-venant à même de rendre le chemin qui ouvre sur la cité carrossable. Et dans sa lancée bienfaitrice, il a aussi mis la main à la poche pour poser des ampoules afin d’éclairer le même sentier.

Cependant, ces deux gestes si louables en soi, sont bien loin de venir à bout des carences dont souffrent les habitants. Tafradha est une cité qui a profondément soif ! Jadis, vu sa situation excentrée, les premiers habitants ont eu droit pour faire des forages et des puits et l’eau coulait à flot. Mais depuis peu, les autorisations à creuser des puits sont suspendues et le réseau APE n’est pas encore disponible… Patatras ! Terre fertile pour l’agriculture, Tafradha est également une cité qui ne manque pas d’atouts pour séduire tout citoyen qui se trouve à la recherche d’un lot de terrain, à bâtir en toute sécurité tant la cité respire paix et convivialité car le gaz de ville est disponible, mais le bémol de l’eau potable non encore branchée rebute bien des acquéreurs et plonge les actuels habitants dans un désarroi indescriptible. Fermant souvent l’œil sur la route difficilement praticable, mettant de côté le problème d’éclairage public, après avoir taper vainement à la porte des responsables concernés, l’eau est au demeurant, la hantise majeure et inextricable des habitants qui, été comme hiver, vont chercher l’eau par jerricans, comme il y a un siècle !

T. D.

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