Des Villages oubliés

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Chemin faisant, à une quinzaine de km de la ville des Issers nous abordons enfin, par déviation sur le CW 151, la route mettant en communication pas moins de cinq villages, égrenés en contrebas de deux grandes et imposantes collines jurant avec le ciel, qui sont Chelouthe et quatre autres villages dérivant du hameau d’Iouanoughènes. Dès l’abord, à première vue, y a pas à tortiller, car ça saute aux yeux, la voie en question n’est rien d’autre, qu’un chemin de chèvres, un sentier battu, très étroit sans caniveaux, ni rigole, ni encore moins un quelconque autre aménagement minime soit-il.En véritable vase clos, les gens habitant cette zone montagneuse accidentée et très escarpée, sont déposés sur la bordure du CW 151, et c’est à pied qu’ils entrent chez eux, même par temps de chien, en dévalant plus de 5 km de pente abrupte pour cause, aucun transporteur de voyageurs n’en voudrait aller à sa perte en osant emprunter ce semblant de chemin, expliquera notre guide avant d’ajouter, que la localité est en reste. “Ici c’est à en avoir plein les pattes, car en long, en large et en travers, il n’y a pas l’ombre d’une piste digne de ce nom.”Et quelques pas en avant, nous apercevons un groupe de villageois, s’obstinant autant que possible, dans une pénible et rude tâche, à ouvrir une piste à flanc de montagne, avec des bouts de ficelles avec bien entendu leur unique force des bras.Heureusement, qu’il y avait et subsiste encore l’esprit de corps du village et la suite dans cet esprit, autrement, souligné le président du comité du village “qu’il se dit nettement que les bons offices des autorités locales sont réservés à ceux dont le vote est positif ! En quelque sorte, notre région n’est pas en odeur de sainteté avec l’équipe actuelle régnante à l’APC des Issers, car à ce niveau, un niet catégorique est réservé à toutes nos sollicitations et disons aussi, par archaïsme et mesquineries, ce genre de sanction est assimilée à une épée de Damoclés sur tous les villageois qui ne semblent pas être au bout de leur peine.”Vu l’isolement où se confine cette localité, la route du village est devenue un passage de prédilection des groupuscules terroristes, et comment peut-il en être autrement ? A vue d’oeil, du bout à l’autre du pavé où le chemin menant à ces villageois et à le nier revient à nier la lumière à midi, l’éclairage public n’a pas encore fait son apparition à ce jour. A quelques encablures de là, un détail, dans tout les cas, s’impose et s’offre à notre vision, il s’agit de l’école du village, la seule infrastructure existante dans toute la région qui n’a vu le jour qu’en 2001, apprend-on. Cependant, cette dernière constituée uniquement de trois salles de classe, en évidence est en deçà des besoins de la localité en la matière, et ce n’est certainement pas le bricolage d’une 4ème salle avec la toiture en plaque de zinc, qui règlera l’énorme déficit. Pis encore, pour cette pseudo école, dont le directeur ne posséde même pas de bureau, est restée depuis sa création sans électricité et en plus, les eaux usées du village, qui n’a jamais bénéficié d’un plan d’assainissement se déversent à ciel ouvert à même l’entrée de l’établissement.Enfin, si le problème de l’AEP ne se pose pas avec acuité à Chelouthe, grâce à une source se trouvant à proximité du village, mais faut-il encore veiller à l’entretien du réservoir du village. Il n’en demeure pas moins, concernant le reste des villages, qu’il n’y a que de l’air au robinet, malgré l’existence d’une conduite de canalisation d’AEP. Au demeurant, femmes et enfants, sont soumis aux véritables corvées, pour ramener l’eau qui sur le dos, qui sur la tête. puisée d’une très lointaine fontaine se trouvant au bas de la rivière

Saïd B.

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