En nous rendant au marché hebdomadaire de M’chedallah, dès les premiers abords un immense attroupement attira notre attention. Croyant à l’un de ces incidents courants (bagarre, vol…) qui provoquent ce genre de rassemblement des curieux, nous nous sommes approchés cédant à la curiosité. Quel ne fut notre étonnement en constatant quatre jeunes étrangers à la région qui ont entreposé au milieu de la foule des tas de téléphones portables toutes marques confondues et toutes qualités, des plus simples à ceux de la haute gamme qu’ils cèdent à des prix défiant toute concurrence. S’ensuit une très grande bousculade des jeunes et moins jeunes. Chacun cherche à profiter de cette aubaine pour avoir un de ces portables presque gratuit. Il suffit de donner un prix et l’appareil est cédé sans discussion. Ce qui frappe dans cette scène et retient l’attention c’est d’abord la nervosité des vendeurs avec des regards inquiets de droite à gauche comme ces joueurs des trois cartes qui guettent l’approche de la police et qui se tiennent prêts à déguerpir à la moindre alerte. La deuxième remarque qu’on a relevée c’est l’emplacement choisi, discret (au niveau de l’emplacement réservé à la volaille) un endroit où ils ne risquent pas d’être dérangés par les services de sécurité sauf par hasard. Le troisième et importante remarque, c’est l’état de ces appareils. Si quelques-uns sont à l’état neuf, la plupart des autres comportent des éraillures et présentent l’aspect d’être déjà utilisés et même usés ce qui donne vraiment à réfléchir sur leurs provenances. Des descentes-surprises des services de sécurité à l’image de celles effectuées à l’échelle nationale au niveau des grands marchés hebdomadaires de la région (M’chedallah, Tazmalt et Bouira) seraient fructueuses et réserveraient bien des surprises.
Omar Soualah