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Seddouk : La bonne volonté de ses habitants s’est avérée insuffisante : Akhnak, un village en léthargie

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Enserré entre deux rivières, la Soummam et Tassift, Akhnak est un beau village de la commune de Seddouk qui recèle, pourtant, des richesses et des patrimoines variés.

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Localité d’histoire, de légende et de villégiature, il conjugue avec bonheur le développement d’une économie basée sur l’agriculture avec un label de vocation agricole. Etant situé sur une riche plaine et terroir où sont pratiquées des cultures maraîchères et de cette verdure qui le caractérise à longueur de l’année, on l’appelait autrefois la province verte, grâce aussi aux labeurs et sueurs de ses habitants qui ne laissent aucun coin de son territoire inculte. Les produits tirés de ces terres, à la couleur rouge, inondent les marchés de la haute vallée de la Soummam. A Seddouk, on les trouve à l’entrée du marché alignés, les fellahs d’Akhnak ont le sourire aux lèvres et vous laissent choisir de vos mains les produits à acheter. L’oliveraie prédomine sur les flancs des collines où les oliviers sont serrés les uns aux autres, dont la qualité de leur huile est l’une des meilleures. Ce village développe également une activité émergente, qui est l’élevage bovin et ovin où bon nombre de jeunes ont choisi ce créneau porteur pour leur insertion professionnelle. Akhnak, l’enchanteresse a acquis un autre label. Celui d’un village fleuri grâce à la mise en valeur de ses quartiers propres et ardents, aux artères pleines de charme, surtout avec la préservation du vieux bâti auquel se joignent des villas pavillonnaires éparses construites le long de la grande route et assorties de jardins délimités par des murets construits pour la plupart avec de la pierre locale. Les jeunes ont crée une association à l’origine d’une solidarité durable basée sur la convivialité la chaleur entre villageois et la défense de leur intérêts moraux et matériels. Cette association, à laquelle adhérent tous les villageois, affiche comme principal slogan « notre bonheur est notre credo ». En venant d’Akbou, en arrivant au pont de l’oued Tassift situé à l’entrée du village, la vétusté de ce pont datant de l’ère coloniale montre combien la  volonté des habitants ne suffit pas, à elle seule, pour le développement de ce village que les autorités locales semblent oublier dans leurs différents programmes. Quiconque traverserait ce petit pont d’une largeur d’un seul véhicule, de par son étroitesse, comprendrait toutes les souffrances des habitants. Les camions de gros tonnage allant ou revenant des deux unités de production, l’une étatique et l’autre privée, se trouvant à proximité traversent ce pont d’une route qui relie le CW 141 à la RN 74, traversant le village Akhnak, évidemment. « Combien de véhicules ont chuté dans le vide en traversant ce pont et malgré ce danger permanent qui pèse sur les automobilistes, les autorités locales restent insensibles. Ce pont qui n’est pas remplacé depuis l’Indépendance, montre à quel point notre village ne reçoit que des petits projets insignifiants », s’époumone un citoyen. Encore le village n’est pas alimenté en gaz naturel bien que la conduite principale alimentant la wilaya de Béjaïa passe à proximité de ce village. L’ironie du sort, 60% environs des localités de la commune de Seddouk ont bénéficié du gaz de ville et les habitants de ce village se demandent pourquoi un tel oubli et se posent même la question quand leur tour arrivera. « Je n’arrive pas comprendre pourquoi on sera les derniers servis en gaz de ville alors que nos habitations se trouvent à coté de la conduite principale. On aura encore devant nous des années à faire face aux tracasseries de la bouteille de gaz butane, qui se raréfie en hiver et dont le prix de vente dépasse le prix fixé par l’Etat. Ô comme la loi des hommes est injuste !», a déclaré un autre citoyen.

Ni gaz, ni eau…

Quant à la distribution d’eau, les pénuries sont devenues légendes pour ce village qui ne possède pas encore un grand château d’eau qui couvrira l’ensemble des habitations. « Heureusement que la plupart de nous possède des puits utilisés pour les dépannages aux moments des pénuries d’eau. On se demande pourquoi toutes les communes qui nous entourent ont réalisé des fontaines publiques dans leurs villages, ce qui est négligé dans la commune de Seddouk dont les pannes d’AEP sont devenues légendes à cause de sa situation au dessus de l’oued, dont l’eau est refoulée par des pompes fonctionnant au courant électrique dont les pannes sont courantes », a ajouté ce citoyen. Les jeunes d’Akhnak sont très doués dans la pratique sportive. Même jouant sur un terrain situé sur le lit de l’oued Tassift, bon nombre d’entre eux ont fait éclater leurs talents dans les clubs Seddoukois et Akbouciens. « Même si notre terrain de fortune est situé dans un oued, franchement on le préfère à ce stade de jeux de proximité qui a été réalisé à coté et qui ne répond pas à nos attentes. Nous voudrions à la place un stade digne de ce nom. Notre cri de détresse ne sera pas entendu car nos responsables n’ont d’yeux que pour la ville où est réalisé une panoplie de terrains toutes disciplines confondues et des maisons de jeunes, bibliothèque etc.… A Akhnak on n’ose même pas espérer voir un jour un tel projet. Mais seulement, nos autorités locales savent-elles au moins que l’argent octroyé par les pouvoirs publics pour la commune de Seddouk, doit faire l’objet d’une répartition judicieuse entre la ville et les villages, ce qui est loin d’être le cas ?  Que cesse cette disparité entre ville, villages et clivages. Une bonne gestion de cet argent éviterait les fermetures du siège de l’APC et de routes », a informé un jeune qui ne décolère pas. Néanmoins, le village Akhnak qui a donné des cadres pour la commune de Seddouk avec un maire au temps du FLN et un adjoint maire, à l’avènement du multipartisme, a bénéficié de quelques bribes infrastructurelles. Il possède en tout et pour tout, un bureau de poste, une école primaire et une salle de soins infirmiers. Pour en conclure, un citoyen nous a informés que ce village est parmi les plus grands et anciens villages de la commune de Seddouk du fait que des friables et vestiges historiques existent non loin delà et appellent les archéologues à venir les examiner pour déterminer l’ancienneté de ce village englouti. La pénétrante passera à coté et constituera un grand axe de développement pour ce village, qui verra une fois le projet réalisé l’émergence de stations services, d’hôtels-restaurants et de petits commerces. Akhnak pourrait constituer la vraie vitrine de la commune de Seddouk à l’entrée sud de son territoire pourvu que les autorités locales lui accordent tout l’intérêt voulu. Et ce ne sera que justice rendue pour ses habitants qui ont souffert durant la guerre, donnant un lourd tribut en martyrs et qui souffrent encore du sous développement après 51 ans d’Indépendance.

L. Beddar.

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