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Seddouk : La câpre, l’autre produit du terroir

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La câpre fait partie de ces produits agricoles du terroir nourriciers que nos ancêtres choyaient. C’est le fruit du câprier, une plante qui pousse dans presque tous les pays du pourtour de la méditerranée qui ont un climat doux et tempéré. Des pays comme la France, le Maroc et l’Espagne, pour ne citer que ces trois, cultivent le câprier pour les besoins des consommations internes de la câpre et le surplus de la production est conditionné dans des usines qui assurent son exportation. Le câprier est une plante verte épineuse difficile à exterminer du fait que ses racines sont bien ancrées verticalement et horizontalement. C’est une plante très répandue dans la wilaya de Béjaïa, notamment en haute vallée de la Soummam. Elle pousse naturellement à l’état sauvage dans des endroits ensoleillés et sur des sols secs et caillouteux comme les oliviers, les figuiers et les caroubiers. C’est une plante résistante qui pousse seule et se propage vite. Les agriculteurs ne la cultivent pas comme tous les arbres fruitiers qui nécessitent un entretien draconien pour produire des fruits, mais néanmoins cueillent ses fruits. Le câprier produit un bouton rond floral appelé câpre, atteignant presque la grosseur d’une bille. Plus le fruit est petit, plus sa saveur est agréable et son arome élevé. Les fruits les plus petits sont généralement les plus goûteux, disent les spécialistes en gastronomie et les gourmets. Dans notre pays, les câpres servent à assaisonner certains plats culinaires. Ce sont de petits grains verts que l’on trouve généralement dans les hors d’œuvre, les salades et les pizzas que l’on mange dans certains restaurants, notamment chics. Dans la région de Seddouk par exemple, le câprier existe dans les champs incultes et les maquis. Les citoyens trouvent un malin plaisir de s’adonner à la cueillette de son fruit, la câpre, qui, pour le vendre qui pour l’utiliser, pour leur propre consommation. L’écoulement de la production se fait chez des marchands fixes ou ambulants qui font la collecte pour ensuite revendre la production en fin de journée à un grossiste. Comme la cueillette se fait en juin et juillet, mois où les journées sont les plus chaudes de l’année, les cueilleurs se lèvent très tôt le matin pour éviter les grandes chaleurs de la journée. Dés les premières lueurs du jour, les gens partent à la cueillette. Sacs en bandoulière, ils prennent les chemins qui mènent aux maquis car dans les champs travaillés, les fellahs ne laissent pas le câprier pousser. La cueillette est difficile du fait que les mains sont égratignées par les épines. Mais ils n’ont pas le choix, car c’est un gagne-pain comme tous les métiers saisonniers. Vers midi, tout le monde rentre des champs pour vendre les premières productions de la journée. Les cueilleurs se reposent pour repartir vers 15h de l’après-midi. Ces dernières années, le retour à ces anciens docks agroalimentaires qui ont fait leur preuve dans le passé quand l’organisation de la production agricole se faisait vraiment sentir. Beaucoup d’investisseurs ont choisi d’investir dans le créneau de l’agroalimentaire, à l’image de l’établissement Khodja installé à Seddouk, spécialisé dans le conditionnement et l’écoulement des productions agricoles dont une partie est exportée vers l’étranger. Et la câpre fait partie de cette palette des produits agricoles du terroir. Si certains continuent à la cueillir pour la vendre, aguichés par son prix élevé fixé au litre, d’autres, nostalgiquement, la cueillent pour les besoins de la consommation personnelle ou dans l’optique de l’offrir comme cadeaux aux intimes. Les citadins eux, l’achètent dans des boites de conserves chez l’épicier du coin ou dans les grandes surfaces. Pourtant, pour la rendre comme ingrédient majeur qui occupe une place de choix dans la cuisine des plats culinaires, sa préparation est simple. Les câpres doivent être simplement cueillies avec la floraison et confites dans la saumure et du vinaigre qui leur assure une bonne conservation et un goût agréable. Ce qui a fait que les câpres sont utilisées dans notre alimentation, c’est leur valeur nutritive élevée qu’elles procurent à l’organisme, dépassant les 200Kcal au 100 g. Nos aïeux n’avaient pas de soucis de santé jusqu’à la mort parce qu’ils ont une alimentation saine. Ils vivaient uniquement des produits agricoles du terroir qu’ils cueillaient dans les champs. Ils prenaient soin de n’en consommer qu’une partie et vendre le reste à des docks agroalimentaires qui les conditionnaient et les exportaient vers la métropole. A cette époque, l’écoulement des productions n’est point un problème. On ne doit pas s’étonner si un vieillard vous dit qu’il n’a jamais consulté un médecin. Et c’est la pure vérité. Parce qu’aussi, il mangeait de la farine d’orge et des légumes, deux produits riches en fibres qui facilitent la digestion et le transit, ses repas souvent arrosés avec de l’huile d’olive qui est un pur laxatif. Comme dessert, il prenait des fruits. Si vous êtes malade, tout médecin vous conseillera de prendre de tels repas exquis pour votre guérison. A voir toutes ces maladies qui nous rongent et qui nous empoisonnent la vie depuis la naissance à la mort. N’est-il pas urgent d’adopter le mode d’alimentation légué par nos ancêtres dominé par des plats simples, peu coûteux et démunis de conservateurs à base de produits chimiques ? Et ça sera aussi la manière la plus efficace de lutter contre le cancer et les maladies chroniques, comme le diabète et l’hypertension.

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L. Beddar

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