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Sidi Aïch : la pratique prend des proportions alarmantes : La mendicité, ce nouveau métier

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Nos rues se chargent sans cesse de nous édifier sur la déliquescence qui affecte de larges franges de notre société.

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Un nivellement par le bas qui fait que de plus en plus de gens basculent de la précarité à la misère. Pour quêter sa pitance, on s’agrippe avec l’énergie du désespoir à ce qui semble être l’unique planche de salut : la mendicité. Cependant, il n’est pas moins opportun de relever que cette pratique est, dans bien des cas, sous tendue par la seule quête d’argent. Argent facile s’entend. La ville de Sidi Aich n’échappe malheureusement pas à cette pratique, qui connait une hausse importante, eu égard au nombre élevé de mendiants qui investissent, chaque jour que Dieu fait, les artères de l’agglomération. Vêtus souvent de haillons, ils implorent, dès la pointe du jour, la compassion et la générosité des passants pour une hypothétique obole. «Pourtant, soutient un jeune père de famille de Sidi Aich, la majorité de ces prétendus mendiants n’ont de mendiants que le nom, car ils ne sont pas moins bien lotis que le commun des citoyens». Pour notre interlocuteur, faire la manche est devenue pour ces loqueteux une manie, au même temps qu’une manne génératrice de richesse. Il en veut pour preuve cette mendicité sélective qui n’agrée que la monnaie sonnante et trébuchante. «Je m’inscris en faux contre ces pratiques qui font la part belle à l’esbroufe», déclare un commerçant tenant une boutique au centre-ville. «Je ne donne la pièce que si le mendiant est un handicapé avéré», renchérit un autre citoyen du quartier «les Cavaliers». Un enfant sur les bras, une ordonnance médicale défraichie, épinglée sur le giron, une dame mal nippée tente d’apitoyer les passants à l’entrée du marché hebdomadaire. «Ils ne sont jamais en panne d’imagination, ils se servent même de leurs enfants comme faire-valoir. Le tout étant de se remplir la musette en fin de journée », dira un vieillard, résident au quartier Timzeghra, sur la rive droite de la Soummam. A un jet de pierre de là un adolescent peste contre son sort et supplie les «croyants» de l’aider à s’extirper de la mouise. «Mon père est grabataire et ma maman exerce de petits boulots contre des clopinettes. Je me suis vu dans l’obligation de mendier pour faire bouillir la marmite», lance-t-il au milieu d’une foule mi-indifférente mi-distraite. Le cas de ce mendiant n’est pas unique. Pire, des jeunes, pas encore pubères, sont, sans cesse, plus nombreux à écumer l’espace public pour tendre la sébile.

N.Maouche

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