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Les PCD revus à la baisse : Coup dur pour les communes

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Les crédits publics alloués par l’État au profit des collectivités locales, au titre de l’exercice 2017 des plans communaux de développement (PCD), ont été revus à la baisse.

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L’enveloppe budgétaire consentie tourne autour de 16 millions de DA, apprend-on d’une source digne de foi. Ainsi, les années d’opulence semblent bel et bien révolues, par suite du déclin de la fiscalité pétrolière. C’est un coup de semonce pour les APC qui se retrouvent prises au dépourvu. «Nos recette sont insignifiantes. Nous ne bouclons les exercices budgétaires que grâce à la subvention d’équilibre. Pour répondre aux besoins les plus basiques de la population, nous n’avons que le concours des PCD. Si cette subvention, déjà insuffisante, est encore amoindrie, cela nous enfoncera davantage dans l’indigence», explique le P/APC d’une commune nichée sur la rive droite de la Soummam. Vivant sous perfusion et ne respirant que grâce à l’apport des PCD, le maire d’une circonscription rurale déficitaire avoue appréhender le présent exercice avec beaucoup d’incertitude. «L’enveloppe promise ne suffira même pas à combler les besoins d’un seul village. Nous en avons une douzaine. On est en train de se fourvoyer dans un chemin sans issue, et seule une rallonge budgétaire conséquente pourrait nous tirer de cette impasse», dispose-t-il. Et à un autre président d’APC d’abonder dans le même sens : «Avec les 60 millions de DA alloués en 2015, nous n’avons pas pu nous en sortir, tellement les besoins sont énormes. Je vois, alors, mal comment on pourrait y arriver avec seulement 16 millions de DA. On pourrait inscrire de menues opérations, comme le revêtement de tronçons de routes, la réfection de conduites d’eau potable ou la pose d’un tout-à-l’égout. Quant aux projets d’envergure, ils vont devoir attendre un hypothétique financement». Un élu à l’APC dans la haute vallée de la Soummam estime que les petites communes sont doublement pénalisées. «Nous sommes lésés par le découpage administratif de 1984, lequel nous a maintenus en marge du développement. Et comme pour nous enfoncer davantage dans les abysses du sous-développement, les pouvoirs publics nous excluent du bénéfice des programmes sectoriels», dénonce-t-il, en plaidant pour une répartition plus équitable des crédits, et en priorisant les communes les plus pauvres. De l’équité et non de l’égalitarisme, voilà ce que prêche et revendique un autre édile communal. «Rien ne justifie de donner la même somme à tout le monde. Cela ne rime à rien et n’obéit à aucun critère objectif. Mettre sur un pied d’égalité des communes peuplées de 30 mille habitants et celles qui en ont 5000 est un non-sens !», dénonce-t-il, tout en se disant convaincu que seul l’investissement local est en mesure de tirer les communes de la quadrature du cercle, en les plaçant sur les rails du développement. Les Assemblées populaires communales sont sommées de se prendre en charge, en inscrivant leur destin dans une perspective d’autonomie. Nos interlocuteurs sont habités par la certitude que, pour y parvenir, il n’y a point de salut en dehors de la création d’activité, génératrice de valeur ajoutée et pourvoyeuse d’emplois.

N. Maouche

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