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Soummam Il a atteint les 188 DA sur le marché du change parallèle

Et ça repart pour l’euro !

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La parité de la monnaie européenne par rapport au dinar vole de record en record. En effet, depuis son entrée en vigueur, en janvier 2002, son cours n’a jamais cessé de se raffermir, évoluant de surcote en surcote.

Ces jours-ci, la devise européenne crève littéralement la dalle, en culminant à des sommets vertigineux. L’euro s’échangeait, avant-hier, contre 188 DA, avons-nous pu vérifier sur le marché informel de la devise des principales villes de la haute Soummam. «L’euro a régulièrement évolué à la hausse, en empruntant une courbe en paliers, caractérisée par une variabilité saisonnière», nous confie un cambiste de Sidi Aich. Le marché de la devise, explique-t-il, est rythmé par une alternance d’accalmies et de flambées. Bien des observateurs de la place vous le diront, le raffermissement de l’euro est la résultante directe du déséquilibre entre une offre au ras de pâquerettes et une demande qui se fait de plus en plus pressante. «En l’absence d’un marché officiel de la devise, la bourse parallèle constitue l’unique source d’approvisionnement en devise. Les opérateurs économiques y achètent des devise pour l’acquisition d’intrants nécessaires à leur outil de production, les particuliers pour les besoins du tourisme, des projets d’étude ou de soins à l’étranger», souligne un intervenant de Tazmalt. Le jeu d’anticipation des cambistes, conjugué aux gros achats opérés par les investisseurs locaux et autres barons de l’import, tisonnent et alimentent cette flambée et contribuent activement à hisser l’euro vers d’inédits sommets. «Le renchérissement de l’euro est parti pour durer et tous les facteurs sont réunis pour le catapulter à 200 da», prédit un acteur du marché opérant à Akbou. La fièvre de l’euro offre ainsi un terreau propice à la thésaurisation. On se déleste comme on peut de ses bas de laine en dinars pour investir dans une monnaie passée pour être une valeur refuge et un placement sûr. Adossée principalement à une fiscalité pétrolière en net recul, la valeur du dinar est promise à un déclin inéluctable. «Tous les indicateurs économiques concourent à cette évolution de la baisse de notre monnaie. Cette dépréciation est symptomatique d’une économie à la dérive», déclare un expert en finance. La plongée du dinar augure des jours difficiles pour le citoyen, qui voit son pouvoir d’achat s’effilocher au fil des jours. De sombres perspectives en somme, faites d’inflation galopante, de chômage endémique et de paupérisation.

N. Maouche.