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Ighzer Amokrane / Des terres agricoles sacrifiées

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L‘engouement est réel, l’intérêt est vif. A Ighzer Amokrane, sans doute plus qu’ailleurs, quiconque disposant d’une parcelle de terrain plantée d’arbres centenaires, la pétrifie sous le béton, en fait un dépôt pour matériaux de construction ou une aire de stationnement pour véhicules.

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Ceci, après avoir, bien entendu, pris soin de raser toute végétation. A la sortie ouest de la ville notamment, des dizaines d’hectares de vergers, principalement des oliveraies et des figueraies ont été sacrifiés sur l’autel de la logique rentière et du profit immédiat. «C’est une véritable dilapidation qui a commencé il y a une quinzaine d’années, avec l’ouverture de ce nouvel axe routier. Mais depuis le début des années 2000, la convoitise nourrie pour ces terres est allée crescendo», se remémore Idir T. un sexagénaire du village Chikhoune, l’un des rares propriétaires terriens à s’obstiner encore à cultiver son verger, en résistant stoïquement à cette vague déferlante. «Que voulez-vous ? L’appât du gain obnubile les esprits», se désole-t-il. Cette nouvelle marotte en vogue, fait de plus en plus d’adeptes. Flairant le filon, réel ou supposé des émules sont toujours prompts à se départir de leurs lopins en faisant table rase du passé d’un patrimoine souvent hérité de leurs plus lointains ancêtres. Les produits de la terre ? On en a cure. Les soucis environnementaux ? On s’en tamponne le coquillard ! «Tout indique que cette ruée vers le commerce au détriment de l’agriculture va se poursuivre inexorablement, car tout y concourt, à commencer par le morcellement des terrains qui, en dépit de leur vocation agricole, sont devenus trop exigus pour se prêter à un investissement dans ce créneau», conjecture un citoyen du village Tiouririne. Et d’ajouter : «A ce rythme endiablé d’urbanisation et de dilapidation des terres, dans une décennie au plus, Hellouane et Ighzer Amokrane ne constitueront plus qu’une seule et unique agglomération»

N. Maouche

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