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Seddouk Célébration de l’Aïd : Dans la pure tradition

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La journée commence très tôt, avant la levée du jour. Des cortèges se forment sur les routes. Hommes et femmes, dans le noir et dans le calme de la chaleur matinale, se dirigent dignement vers les cimetières bondés de monde où chacun se recueille sur la tombe d’un proche, d’un voisin ou d’un ami.Certains balbutient des mots de pardon, d’autres laissent échapper des sanglots. Dès les premières lueurs du jour, les fidèles se rendent à la mosquée pour la rituelle prière de l’Aïd. Du minaret fusent les versets coraniques récités par le muezzin, appelant les gens à plus d’amitié en se solidarisant entre eux et à bannir la haine, facteur de division, d’appauvrissement de la communauté et de deuil. Les citoyens, particulièrement les enfants pouponnés et habillés de vêtements neufs attendent impatiemment la sortie des fidèles de la mosquée pour entamer les visites chez les proches suivies de salutations et d’embrassades de fraternité. Dans chaque maison, on y trouve sur la table des confiseries, des pâtisseries, des gâteaux traditionnels, du thé du café du lait chaud et des boissons gazeuses et juteuses. Les femmes, plus belles que jamais, vous invitent à chaque fois à prendre un café un verre de limonade ou un gâteau. La tradition recommande à chacun de faire le tour des proches et des amis pour enfin rentrer chez lui avec une fierté d’avoir accompli un devoir ancestral. Nos villages sont évocateurs de cette journée. Ils mettent en scène un paysage décoratif où les espaces des rues sont occupés par des fêtards, grands et petits, qui vaquaient à leurs occupations, des voitures en stationnement et les commerces ornés de produits anciens et nouveaux. Les étales où sont entreposés des jouets pour enfants et des fruits et légumes occupent même les trottoirs. Des fanions aux couleurs bigarrées sont exposés en guirlandes. Des pétards éclatent de partout. Une vraie communion s’installe chez les villageois occupant les places publiques et à chaque fois qu’une personne rejoint un groupe de passage, elle ne manquait pas de saluer individuellement tout le monde en lui souhaitant un «bon Aïd» même, le cas échéant, les personnes avec lesquelles ils ne s’entendaient pas auparavant. L’Aïd est aussi une journée de pardon comme le veut la tradition. Le lendemain, la fête continue avec des visites aux proches. Les seuls qui n’ont pas de répit pendant les deux jours de l’Aïd sont, bien entendu, les chauffeurs de fourgons qui se mobilisent pour le déplacement des fêtards. Cette journée commémorative rassemble tous les membres de la famille, y compris dans certains cas les émigrés qui reviennent passer l’Aïd avec les leurs. Les quartiers fourmillent de monde, des groupes se forment dans des coins et se racontent des souvenirs marqués par des événements anciennement vécus et les cafés sont pleins à craquer. La marmaille joue et se querelle et lance des pétards à qui veut bien en prendre. Quoique l’on dise, l’Aïd était et restera une grande fête familiale que tous les membres respectent et lui donnent un cachet particulier en le commémorant avec faste.

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L. Beddar

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