Accueil Bouira Le cimetière d’Ath Salah… ou 6 siècles d’histoire

Saharidj Découvert l’année passée : Le cimetière d’Ath Salah… ou 6 siècles d’histoire

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C’est lors d’une opération de décapage sur l’assiette du futur stade communal de Saharidj, durant l’été 2010, que la godille de l’engin de travaux publics a buté sur un ancien cimetière appartenant à une tribu (Ath Salah) qui a quitté la région au 15e siècle fuyant d’éventuelles représailles des turcs, dont cette tribu a tué un officier tyran qui les écrasait en leur imposant la dîme (impôt), s’établissant dans la région de Bouzeguene dans la wilaya de Tizi-Ouzou après avoir franchi le col de Tirourda. Avisée par cette découverte, la famille Allouche d’Ath Ivrahim relevant de la commune de M’Chedallah, qui avaient des liens de parenté avec les Ath Salah, est intervenue pour sauvegarder ce qui ne peut être qualifié que d’une importante découverte pour l’histoire du Aârch Imchedallen. En collaboration avec l’APC de Saharidj, les Allouche, accompagnés d’une délégation d’Ath Salah venue spécialement de Bouzeguene, se sont attelés à réunir les 39 tombes, découvertes en parfait état et bien conservées dans les entrailles de la terre, dans un unique caveau après que les ossements n’eussent été enveloppés dans des linceuls neufs. Le caveau a été clôturé et, tout le monde est reparti la conscience tranquille. Seulement, les travaux continuèrent sur le site avec l’ouverture d’une piste devant desservir à relier ce stade à la RN 30. Cela a amené à la découverte d’autres tombes, mais malheureusement les ossements n’ont pas bénéficié du même traitement que les précédents. Heureusement qu’il y a la vigilance et l’abnégation de Moussa Allouche, retraité de 65 ans, qui s’est reconverti depuis la première découverte en véritable gardien du temple en passant le plus clair de son temps au niveau de ce sanctuaire à ramasser des os éparpillés ou à boucher les nouvelles tombes déterrées. Moussa a fini par délimiter ce cimetière ancestral autour duquel il a planté plusieurs écriteaux où il est écrit « respectez les morts », à l’intention des flâneurs, des curieux et des ouvriers intervenant sur plusieurs chantiers aux alentours de ce lieu sacré. Sur un grand panneau en fer, planté devant le caveau, il retrace d’une écriture sommaire à la peinture un bref historique du cimetière d’Ath Salah. Depuis, Moussa ne vit que pour ce cimetière depuis sa découverte et prend à témoin l’opinion publique du peu de cas fait à ce lieu éternel par les responsables. Comme un fonctionnaire ponctuel, Moussa pointe chaque matin sur les lieux, à bord de sa moto qui l’aide à franchir les 10 km qui séparent le cimetière de sa résidence à Vou Mejvar à la périphérie de la ville de M’Chedallah. Rien ne fait plus plaisir à cet homme, d’un genre particulier et assez cultivé que la présence de visiteurs, notre ami se fait volontairement guide à ceux qui veulent remontrer l’historique de ce cimetière dont il ne tarie pas de détails et ne se fait point prier pour retracer le parcours des Ath Salah.

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Oulaid Soualah

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