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Le phénomène des parkings sauvages perd progressivement du terrain : La fin du racket ?

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Le phénomène des parkings illégaux, à l’échelle de la wilaya de Bouira, a connu une nette régression ces derniers temps.

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Ainsi, les squatteurs des espaces publics qui « rackettaient » les citoyens, d’une manière outrageuse et parfois violente à l’aide de leurs gourdins, ont laissé la place à des jeunes munis de badges et autres accréditations gérant des espaces de stationnement réglementés. Cette diminution fait suite à la circulaire ministérielle, d’octobre 2012, comportant des instructions fermes données par le ministre de l’Intérieur, Dahou Ould Kablia aux autorités locales dans le but d’éradiquer ce problème des parkings sauvages. Certes, il réside encore quelques poches qui échappent au contrôle des autorités, notamment dans les moyennes agglomérations. Mais selon bon nombre de citoyens, ces squatteurs ont quasiment disparu de la circulation, du moins dans les principales communes de la wilaya. 

90% des parkings règlementés 

En effet, depuis la mise en application de ladite circulaire, qui plaçait la gestion des parkings publics sous l’autorité de la Police nationale en collaboration avec les autorités locales, notamment les APC, une véritable « traque » aux parkings sauvages a été opérée. Cependant, ce « grand nettoyage » s’est fait relativement en douceur de craintes d’éventuels débordements. Les résultats tardaient à venir et les citoyens commençaient déjà à s’interroger sur l’efficacité du plan de lutte contre ce phénomène. D’ailleurs, au niveau de la wilaya de Bouira, jusqu’à récemment encore, des petits voyous faisaient régner leur diktat aux automobilistes. À l’époque, l’actuel chef de sûreté de Bouira, confiait dans les colonnes de ce même quotidien qu’il « faudrait un peu de temps afin de mettre le plan de lutte contre les parkings illicites en exécution et aussi restaurer l’autorité de la police ». Quelques mois plus tard, des citoyens concèdent le fait qu’une amélioration notable est enregistrée. Ainsi, au niveau des principales communes de la wilaya, telles que Lekhdaria, Kadiria, Sour El Ghozlane, M’Chedallah et autres, certains automobilistes se disent « moins en proie » au racket des « gardiens » de parkings. À titre d’exemple, à Lekhdaria qui était, il n’y a pas si longtemps, complètement envahie de parkings sauvages et les automobilistes harcelés par des jeunes « armés » de bâtons réclamant leur « dû », les choses ont évolué d’une manière assez positive. Désormais, tout gardien de parking est identifiable grâce à un badge délivré par l’APC. Ainsi, les places de stationnement sont délimitées par un arrêté communal. « Ce n’est plus l’anarchie comme avant! Je ne suis pas contre le fait de payer, c’est une prestation de service comme une autre. Mais je suis rassuré de voir que ma voiture est sous la responsabilité d’un gardien soumis à des règles biens définies », dira un automobiliste croisé à proximité du marché couvert de la ville. Du côté des gardiens qui activaient dans l’illégalité la plus totale, on se dit « soulager » de travailler dans un cadre légal. « Vous pensez que cela m’amusait de jouer au chat et la souris avec les agents de police? Bien au contraire, je faisais cela par dépit et obligation. Car il fallait bien se nourrir », notera Samir, un repenti des parkings illicites. À présent notre interlocuteur active en toute légalité et il était même fier de nous arborer son badge. « Dieu merci, j’ai déposé mon dossier à l’APC et j’ai été retenu! Je gagne ma vie du mieux que je peux. Sans avoir peur de me retrouver fiché par la police », a-t-il indiqué. Même constat a été fait au niveau de la commune de Sour El Ghozlane, où les services de l’APC ont mis les bouchés double, dans le but de régulariser la maximum de places de stationnement. D’ailleurs, selon les chiffres de la direction de la réglementation et l’administration générale de Bouira, « plus de 90% des parkings sauvages à l’échelle de la wilaya, ont été réglementés avant la date limite, à savoir le 30 juin dernier ». Ce chiffre reflète assez bien la réalité du terrain et les efforts consentis par les différents services concernés, afin d’endiguer voire même éradiquer, une bonne fois pour toute, ces parkings illicites. 

Le chef-lieu de la wilaya à la traîne

Toutefois, la DRAG de Bouira souligne dans son dernier rapport la « défaillance » de certaines APC dans la régularisation et la réglementation des espaces de stationnement. Parmi les  » mauvais élèves », le rapport cite le chef-lieu de la wilaya avec 50% seulement de parkings encadrés. Soit 17 sur un total de 34 répertoriés. Il est vrai qu’au niveau de la commune de Bouira, l’anarchie prévaut encore. Et des bandes de jeunes continuent à accaparer le moindre espace afin d’en faire une propriété privée au mépris des textes en vigueurs. Ainsi, du côté des quartiers de l’Ecotec, les 120 et 280 logements, la cité Zerrouki ou encore le quartier Ainouche Hdjila, les automobilistes désireux se garer, doivent payer une  » taxe » à des jeunes qui n’ont aucun scrupule à l’exiger, parfois d’une manière assez virulente. Au quartier dit des allemands, à la sortie ouest de la ville où des parkings non encore réglementés ont été pris d’assaut par des dizaines de jeunes qui veulent tous en assurer la surveillance. Et ce sont les automobilistes qui sont victimes de cette situation. Cet état de fait, met en lumière l’incapacité de l’APC à régler définitivement ce problème. D’ailleurs, dernièrement lors de la réunion entre le wali de Bouira et l’ensemble des P/APC de la wilaya, le maire de Bouira a été mis, implicitement, devant ses responsabilités par la DRAG et le wali. Ce dernier dira à ce propos : « L’application de la circulaire ministérielle fait encore défaut dans la commune de Bouira! Personnellement, j’ai constaté à plusieurs reprises que les places de stationnement sont occupées illégalement par les jeunes. C’est le rôle de l’APC de faire le ménage, chose qui n’a visiblement pas été faite à ce jour ». Voulant en savoir plus sur les raisons de ce retard, contact a été pris avec les services de la municipalité. Ces derniers, n’ont pas été à même de nous apporter le moindre éclaircissement sur la gestion des parkings autorisés et ceux non autorisés. Pis encore, ils ont été renvoyés vers les services de police. Alors que l’application de loi stipule que ce sont les APC qui ont la charge de mettre de l’ordre dans cette jungle des aires de stationnement. Quoi qu’il en soit, le phénomène des parkings sauvages au niveau de Bouira, est (enfin) en passe d’être résolu. 

                   

Ramdane. B

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