Accueil Bouira Les garages de la honte !

Bouira : Des familles y vivotent depuis belle lurette : Les garages de la honte !

3283
- PUBLICITÉ -

Les habitants du quartier des 56 logements, situé en plein cœur du chef-lieu de la wilaya de Bouira, tirent la sonnette d'alarme, quant à leurs conditions de vie qu'ils qualifient de misérables et indignes.

- PUBLICITÉ -

C’est à travers l’association « Cité des garages », présidée par M. Mustapha Hachali, qu’ils dénoncent « l’abandon » des pouvoirs publics. « Les résidents de ce quartier vivent dans des garages comme des animaux en cages », dira M. Hachali. Et d’ajouter : « Nous sommes marginalisés et abandonnés à notre triste sort. Nous sommes des locataires d’un genre assez particulier, car nous louons des garages d’à peine 8 m2 pour des sommes exorbitantes qui vont jusqu’à 15 000 DA pour certains! » Interrogé sur le nombre de familles concernées par cette situation, notre interlocuteur dira : « Notre association a recensé plus de soixante familles et près de 400 personnes qui vivent dans des conditions des plus dégradantes ». Lors de notre passage au niveau de ce quartier, il nous a été donné de constater que ces locataires « vivotent » dans une misère indescriptible. Outre l’aménagement qui fait cruellement défaut, puisqu’il n’y a ni canaux d’assainissement ni réseau d’eau potable et encore moins d’éclairage public, ces locataires ont creusé une fosse septique de laquelle se dégage des odeurs nauséabondes. Mais le plus terrible dans ce quartier, ce sont les garages qui servent d’humbles demeures à ces locataires. Il s’agit, en effet, de véritables cahots où on a du mal à tenir debout. Dans certains de ces garages on retrouve des familles qui vivent à sept dans une superficie qui ne dépasse pas les 10 m2! « Je paie un loyer de 12 000 DA pour un garage de 12 m2! Ce qui fait 1000 DA le mètre carré. Mais que voulez-vous… Ça ou dormir sous les ponts! » notera d’un air dépité ce locataire, père de 5 enfants. Pour d’autres, la situation est plus critique. Car, selon eux, ils vivent et côtoient les rats et autres reptiles. « Une fois, je me suis approché de mon fils pour le réveiller la nuit et à ma grande surprise, j’ai trouvé un rat mort à côté de lui », dira ce locataire. De son côté M. Hachali révélera que certains locataires souffrent de certaines maladies respiratoires et autres infections dues à l’insalubrité ambiante. « Notre association a recensé plus d’une cinquantaine de cas de MTH », dira-t-il. Au même moment, un locataire viendra à notre rencontre et lâchera d’un ton agacé : « Cela fait près de 20 ans que notre situation va de mal en pis, sans qu’aucun responsable ne lève le petit doigt pour nous ! Je suis las de cette misère, de cette vie et marre de voir mes enfants grandir entre des rats et des moustiques ! Pourquoi tant de mépris, tant de négligence et de souffrance ?» Et d’ajouter : « On n’attend plus rien de la vie. Dans de telles conditions, on attend juste que la mort nous délivre de cet enfer ». Un autre locataire lui emboîtera le pas en déclarant : « On risque à tout moment de se faire mordre par des serpents qui trouvent refuge dans les méandres de ces taudis (…) Autant que je sache, on n’est pas des sous- hommes, ni même des indigènes. Néanmoins, l’Etat nous traite comme si nous étions des parias, avec mépris et dédain ! Je vous le dis, jusqu’à présent, nous étions patients et nous avons remis notre triste sort entre les mains des élus et des responsables locaux, mais la patience a des limites. Il viendra le jour où les habitants se révolteront contre cette injustice », a-t-il menacé. Sentant la colère monter, M. Hachali calmera très vite les esprits en disant: « Nous ne demandons pas l’impossible aux autorités, nous exigeons simplement que le wali nous reçoive et s’engage à nous inscrire dans les futurs plans de recasement. Cela fait des années qu’on prend notre mal en patience. On est encore prêt à attendre, mais à une seule condition que les autorités locales nous donnent une garantie écrite ou verbale que notre cas soit pris en considération ».

Ramdane B.

- PUBLICITÉ -