Accueil Bouira à la découverte du mont Lalla Khadidja

M’Chedallah : Une randonnée pédestre a été organisée, samedi, à l’initiative de la ligue communale des sports de proximité : à la découverte du mont Lalla Khadidja

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En collaboration avec l’APC, la ligue communale des sports de proximité de M’Chedallah a organisé, samedi dernier, une randonnée pédestre au sommet de Lalla Khadidja.

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Une sortie récréative au profit de 30 participants, issus de diverses couches sociales, dont l’âge varie entre 18 et 60 ans. Elle était également une occasion pour pérenniser un rituel ancestral qui consiste au pèlerinage, durant 04 mercredis au mois d’août, au sommet de Yemma Khadîdja. Un rituel millénaire des berbères pratiqué aux quatre coins de la Kabylie pour implorer les saints et demander leurs bénédictions par des offrandes par lesquelles l’on prépare un repas collectif pour les pèlerins. Pour la réussite de cette randonnée, la ligue a sollicité l’aide de l’APC de M’Chedallah qui a contribué par la mise à disposition d’un bus pour le transport des visiteurs jusqu’à Tala Rana, dans la commune de Saharidj, là où s’arrête le chemin goudronné et à partir duquel commencera l’ascension jusqu’au sommet qui culmine à 2308 m d’altitude en suivant une ancienne piste en voie d’aménagement par la direction du parc national du Djurdjura. L’APC a aussi offert 30 rations alimentaires. La ligue, quant à elle, en plus de l’organisation assurée aux pèlerins, a mis à leur disposition quelques tentes de camping torches, réchauds de campagne, soit le stricte minimum pour un séjour agréable d’autant plus qu’ils passeront la nuit au sommet comme le font nos ancêtres qui se rendent sur ces lieux où se retirait souvent la sainte Yemma Khadîdja dans une sorte d’ermitage pour plonger dans de longues et profondes méditations selon la légende. Pour arriver au sommet que sépare du point de départ Tala Rana, sur une distance d’environ 25 Kms en empruntant une piste escarpée tracée en lacets pour réduire les difficultés de l’ascension sur un terrain extrêmement raide, les pèlerins doivent s’approvisionner au dernier point d’eau situé à mi-chemin, une source naturelle qui jaillie à l’intérieur de la partie rocheuse au lieudit IMGHOUZEN, à 10 Kms du sommet. Les plus hardis prennent des moreaux de glace au fond d’un vertigineux précipice terminé par un gouffre où la neige de l’hiver se transforme en un énorme bloc uni de glace après condensation et qui ne fond pas durant toute l’année. C’est un lieu que visitent les sportifs ou les berger. L’extraction de la glace, à proximité du sommet, se fait à l’aide de haches, de poignards ou des pieux pointus. Durant la nuit, d’après les organisateurs qui nous ont joint par téléphone, un vent glacial sifflait dans les rochers et les températures ont sensiblement baissé. Les jeunes ont provoqué un spectaculaire feu d’artifice à l’aide de pétards et de fusées fumigènes qui crevèrent les ténèbres, un spectacle magnifique auquel ont contribué des citoyens des villages situés sur les flancs nord et sud de Yemma Khadîdja et auquel répondirent par le même procédé des feux d’artifices d’autres jeunes à travers de nombreuses localités de la daïra de M’Chedallah. D’après des vieux de Saharidj, leurs ancêtres se font accompagner par des troupes folkloriques d’Idhebalen pour faire la fête jusqu’au matin. Avant d’entamer la fête, tous les présents sont conviés pour manger du couscous avec de la viande. Rappelons que ce rituel millénaire est pratiqué aux quatre coins de la Kabylie, notamment à Sidi Valwa et Azrou N’Thour dans la wilaya de Tizi-Ouzou, Yemma Gouraya à Béjaïa. Des points culminants vers lesquels affluent les citoyens durant la saison estivale en guise de pèlerinage. Il est utile de souligner qu’en parallèle, chaque village a son propre saint où nos ancêtres déposaient des offrandes pour implorer leurs pouvoirs. Une occasion pour les pauvres et les voyageurs de profiter de ces offrandes composées en majorité de denrées alimentaires et de manger à leur faim.

Oulaid Soualah

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