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M'CHEDALLAH - La filière avicole explose au détriment de l’environnement : cote d'alerte !

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La filière de l’aviculture a enregistré son plein essor ces deux dernières années tant au niveau de la daïra de M'Chedallah que celle de Bechloul, situées toutes les deux à l’est de la wilaya de Bouira.

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De petits poulaillers d’à peine 500 poussins, cette filière agricole s’est sensiblement développée pour passer à des poulaillers consistants, avec une capacité de 1000 à 5000 poussins. Une capacité importante, rendue possible grâce notamment à de nouvelles techniques et à de nouveaux moyens introduits dans cette filière et dans l’aménagement des infrastructures agricoles. Ce développement est à constater sur l’ensemble des localités de ces deux daïras. Les aviculteurs ont évolué en l’espace de ces deux dernières années, de simples artisans intervenants dans des garages métalliques, à des éleveurs de volaille spécialisés exerçants dans de grands tubes de serres, et dans des poulaillers modernes et de toutes dimensions. Une nouvelle activité liée à la filière avicole a aussi vu le jour dans cette région, il s’agit de la confection des poulaillers de serre, qui se font désormais sur commande et selon la superficie du terrain agricole exploité. Ces poulaillers d’un nouveau genre sont aussi faciles à déplacer, puisque leurs carcasses métalliques sont démontables. Pour les agriculteurs spécialisés dans cette filière, il s’agit d’une nouvelle technique moins chère et plus résistante, confortable sur le plan esthétique que la construction de murs en dur à l’aide de parpaing. À cela s’ajoute la disponibilité de rouleaux de bâches en plastique qui sont plus épais et résistant aux conditions climatiques pour la toiture en remplacement des feuilles d’éternités en ciment, et ce, en plus de la disponibilité de feuilles de polystyrène utilisées pour l’isolation et qui permettent d’obtenir les températures adéquates pour les poulets. Ce sont de nouvelles techniques qui réduisent aussi sensiblement le taux de mortalité et qui permettent aussi d’améliorer l’hygiène à l’intérieur des infrastructures avicoles. Le deuxième fait encourageant pour l’essor de cette filière est l’écoulement facile de poulets sur le marché, sachant que l’écrasante majorité des consommateurs de la région préfèrent le poulet de chair. En plus de la forte demande, des grossistes, des fournisseurs de restaurants ou rôtisseries, des établissements scolaires et autres casernes militaires se bousculent au niveau des poulaillers de cette région. Malheureusement, même si cette nouvelle technique a sensiblement encouragé l’expansion de l’aviculture, il n’en demeure pas moins que la fulgurante reprise de cette filière a sensiblement augmenté le taux de pollution venant de ces poulaillers, notamment de leur fumier, qui est composé de matières hautement polluantes. Le constat est vraiment alarmant, surtout au vu des quantités considérables d’excréments produits par ces poulaillers. En effet, la majorité des aviculteurs s’en débarrassent à l’air libre et d’une manière anarchique, comme en témoignent les tas de fumiers déversés par chargement entiers en bordure des routes de la région, sous les ponts, en pleine nature ou dans les lits de ravins et ruisseaux d’eau. Ces rejets contribuent aussi à la dégradation de l’environnement des citoyens habitant à proximité de ces poulaillers. Afin d’éviter un autre scénario catastrophique pour l’écosystème de cette région, il est temps que les nombreux organismes étatiques, ceux directement concernés à l’image de la direction de l’environnement, prennent de nouvelles dispositions dans l’objectif de mettre un terme à ce phénomène alarmant et à cette pollution à grande échelle. Sachant que cette activité est, en principe, soumise à une stricte réglementation qui comporte aussi des chapitres dissuasifs et des sanctions dures pour ceux ne respectant pas les conditions sanitaires et environnementales.

Oulaid Soualah

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