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Ahnif : Des projets, mais…

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Pourtant Ahnif possède beaucoup d’atouts pour prétendre accéder au rang d’une commune prospère. Située à 35 kms à l’Est de la wilaya de Bouira, elle est hautement stratégique de par sa position géographique. Elle est située au carrefour de trois wilayas à savoir, Bouira, Béjaïa et Bordj Bou Arreridj. Elle est aussi importante du point de vue économique car elle est desservie par un important réseau à l’Est, au centre et à l’Ouest. Sur le territoire de cette commune, passe la route nationale N°5, l’autoroute Est-Ouest, la pénétrante autoroutière menant à Béjaïa et la ligne ferroviaire reliant Alger et Béjaïa. D’ailleurs, la gare ferroviaire d’Ahnif, plus communément appelé «Maillot Gare», un nom que porte toujours la localité, était l’une des plus importantes du centre du pays. Jadis, cette gare était le point de chute de tous les voyageurs venant de la daïra de M’Chedallah, Ath Mansour, M’hir et Bordj Bou Arreridj. C’était du temps où le transport ferroviaire était le moyen de locomotion par excellence. Seulement cette gare a été fermée depuis plusieurs années et les trains des voyageurs ne sifflent plus à Ahnif au grand dam des populations. La commune est aussi traversée par le fameux gazoduc alimentant le centre du pays en gaz naturel, un des plus importants de l’Algérie. Ce pipe-gaz passe par le village Tikramtath, à seulement 3 kms du chef- lieu de la commune. Mais cette installation ne profite pas aux populations de la commune. Elle n’alimente toujours pas la partie sud de la commune et la région de Tamellaht, qui forme la plus grande partie de la localité tant en superficie qu’en population. Toujours sur le volet des installations stratégiques, une ligne de haute tension traverse Ahnif d’Est en Ouest. Elle recèle un gisement non négligeable en matières minières à l’instar du plâtre médical ainsi que la variété destinée aux travaux du bâtiment. Récemment, des recherches ont démontré que la terre des «Imellahen» est aussi riche en silicium et en d’autres matières premières minières, notamment à découvrir. Malgré tout cela, Ahnif demeure à la traine dans la wilaya de Bouira en matière d’investissements, de développement local et d’infrastructures.

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Un sol riche pourtant

Ses habitants ont presque tout essayé depuis quelques années pour remédier à leur situation sans parvenir à changer quoi que ce soit dans cette région. Pour les citoyens, le projet Amenhar I, d’exploration du plâtre médical et celui destiné à la construction, gérée par l’entreprise «Colpa», issue d’une coopération entre Cosider et Lafarge, avait donné beaucoup d’espoir. Toutefois, si l’exploration se fait sur un terrain appartenant à la commune d’Ahnif, l’usine, elle, est installée dans une commune limitrophe d’El-Adjiba. Si l’usine était aussi implantée sur son territoire, comme le souhaitait toute la population, elle aurait profité à la commune Ahnif en matière d’emplois et de rentes fiscales. De ce fait, les citoyens caressent l’espoir de la réalisation d’Amenhar II, une suite du projet d’Amenhar I, mais dans la commune d’Ahnif, ce qui ne serait que justice rendue à cette commune qui en a grand besoin. Les citoyens attendent aussi une conduite d’eau potable pour la région sud de la commune «Tamellaht» qui constitue la plus grande partie en superficie avec sept (7) villages. Ces villages sont en proie à une crise en eau potable depuis plusieurs années alors que trois grandes sources naturelles d’eau potable, Takerfout, Sidi Aissa et l’Hamma, situées à une cinquantaine de kilomètres de cette partie de la commune, sont inexploitées. En effet, ces sources peuvent, à elles seules, alimenter toute la région. Ces villages attendent aussi d’être alimentés en gaz de ville. Le projet qui s’est arrêté pendant cinq (5) ans pour des raisons inconnues vient de reprendre ces dernières semaines, faisant ainsi renaître l’espoir. La liste des doléances est longue et les citoyens, au même titre que les autres contrées du pays, aspirent à des lendemains meilleurs. Sur un autre volet, les habitants de la localité ont fait une marche pacifique suivie d’une grève générale et ce, pour dénoncer le terrorisme et demander un ratissage général de Tamellahth suite aux dernières explosions des mines artisanales qui ont coutés la vie au petit Hocine Bachir et la décapitation des pieds d’autres jeunes victimes. «Plusieurs initiatives ont été organisées pour demander l’amélioration du cadre de vie des populations ces dernières années mais en vain. Les assemblées communales qui se sont succédé à la tête de la commune et les présidents d’APC n’arrivent pas à satisfaire les revendications des citoyens de la commune faute de moyens. Notre commune a besoin d’un programme de développement spécial pour améliorer le cadre et les conditions de vie des gens», confie un citoyen d’Ahnif.

Hocine Khaled

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