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En collaboration avec l’IAM de Montpellier / Évaluation des formations des cadres du PER 2

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Dans l’objectif de procéder à une évaluation des formations dispensées aux cadres de l’administration des forêts dans la cadre du Projet d’emploi rural (PER 2), et en vue de prendre connaissance des impacts de cette formation sur la marche du projet et sur les populations rurales qui en ont bénéficié la Direction générale des forêts a invité les enseignants de l’Institut agronomique méditerranéen de Montpellier (IAMM), qui ont assuré

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des formations courtes aux cadres entre 2002 et 2008, à des ateliers de travaux, organisé du 13 au 17 juin dernier à l’hôtel Mouflon d’Or à Alger.

La journée du 16 juin a été réservée à une visite sur le terrain dans le sud de la wilaya de Bouira.

Les formations dispensées par l’IAMM de Montpellier aux cadres forestiers pendant l’intervalle de six ans ont trait principalement à trois thèmes dont les termes de références ont été préalablement fixés avec la Direction des forêts : l’approche participative dans la gestion des projets de développement rural, la restauration des terres de montagne et l’évaluation environnementale des projets. Trois ateliers mixtes (cadres forestiers-enseignants) ont été constitués à cet effet, en vue d’aborder dans le détail, les éléments pédagogiques qui ont pu être bien engrangés par les cadres et qui ont pu guider leur conduite d’asseoir des projets sur le terrain.

De même, les écarts entre les formations reçues et les réalités algériennes ont été passés au peigne fin, de façon à mieux encadrer ce genre de formation et l’adapter de façon efficace au contexte algérien.

Les innovations apportées par le projet d’emploi rural en la matière se situent au moins à deux niveaux : d’abord, l’originalité du contenu des formations du fait que les thèmes retenus sont destinés à mieux outiller l’encadrement algérien dans son intervention en milieu rural. Ensuite, cette procédure d’évaluation pédagogique qui constitue une véritable innovation par rapport à tout ce qui était fait en matière de formation par le passé. Et c’est pour mieux pouvoir se projeter dans l’avenir, corriger le tir et perfectionner les méthodes que la Direction des forêts a pris cette heureuse initiative.

C’est à partir de 2004 que le Projet d’emploi rural a été initié avec un cofinancement de la Banque mondiale. Il a été mis fin au financement étranger en 2006, lorsque l’Algérie a procédé au payement anticipé de sa dette extérieure.

Le projet touche six wilayas de l’Algérie du nord-centre et du nord-ouest : Chlef, Aïn Defla, Tiaret, Tissemsilt, Médéa et Bouira, et cible essentiellement les zones de montagne et le flanc nord de la steppe qui reviennent à ces wilayas. C’est en 2002 que les études préliminaires ont été initiées. Il s’agit principalement des approches modernes du monde rural mises en place par les dernières analyses sociologiques basées sur la méthode participative. Des enquêtes-ménages et des focus-groups (discussions dirigées avec les populations) étaient menées sur le terrain par des agents forestiers encadrés par des sociologues et démographes. Le but étant de faire un check-up détaillé des conditions de vie des campagnards et, surtout, de connaître leurs besoins et les grandes tendances qu’ils manifestent à l’égard du travail et des activités rurales. Sur la base du diagnostic socio-participatif, ont été élaborés les ‘’arbres de problèmes’’ (hiérarchisations des contraintes illustrées par un arbre généalogique) et les ‘’arbres de solutions’’ (clefs proposées par les paysans pour résoudre leurs problèmes, aidés en cela, par les orientations techniques des équipes pluridisciplinaires présentes avec eux). Une fois traités par un bureau d’études, ces résultats sont transformés en programmes d’actions. Pour la première fois en Algérie, une méthode scientifique et décentralisée est mise en œuvre dans la conduite de l’approche du mode rural.

Les premiers fruits

Dans la wilaya de Bouira, le territoire concerné est la partie sud (daïras de Sour El Ghozlane, Bordj Okhrisse et Bir Ghebalou) touchant 11 communes.

Les travaux ont démarré en décembre 2006 et sont actuellement achevés. Cependant, sur les reliquats d’autorisations de programme, la Direction générale des forêts compte financer de nouvelles actions, et la procédure est en cours.

Les principales actions réalisées sont : reboisements (500 ha), travaux sylvicoles (1 150 ha), fixations biologiques des berges (231 ha), corrections torrentielles (70 000 m3, plantations fruitières (2178 ha), viticulture (12 ha), plantation de brise-vent ( 300 km ), amélioration foncière (1 700 ha), aménagement de points d’eau (46 unités), aménagement de pistes (80 km), distribution de ruches (7 200 unités), distribution de poule pondeuses (15 000 poulettes démarrées) et artisanat (distribution de 300 machines à coudre pour les femmes au foyer nécessiteuses).

Les travaux réalisés et les fournitures distribuées ont profité à quelque 5 200 bénéficiaires et ont généré 250 543 journées de travail.

Au niveau de plusieurs parcelles, les arbres fruitiers qui ont 3 ou 4 ans d’âge commencent déjà à porter leurs fruits. Olivier, abricotier, poirier, pommier voient leurs branches ployer sous le poids des premiers fruits qui s’avèrent trop nombreux pour être portés par les jeunes rameaux.

C’est l’une des observations faites par le panel des enseignants de l’IAM de Montpellier lors de leur déplacement sur les sites du projet dans la wilaya de Bouira. Les localités visitées par la délégation sont Biyara, Zeboudja et El Malah (commune de Dirah).

Il a été fait état d’un déficit en formation des porteurs de projet. Le conservateur des forêts de Bouira et le chef de projet ont fait des propositions pour faire prendre en charge des formations dans la taille des arbres et autres soins culturaux par des centres de formation.

Cela se trouve d’autant plus justifié qu’un autre projet de plantation oléicole de grande envergure est en voie de finalisation au niveau du HCDS en direction du territoire sud de la wilaya de Bouira.

Les enseignants se sont renseignés sur place sur les méthodes de travail des agents forestiers et le type de relation qu’ils ont noués avec les populations rurales.

En plus du PER 2, ces agents sont en train de mener d’autres actions de développement, notamment celles inscrites dans la stratégie des PPDRI.

Les points cruciaux soulevés par les ménages bénéficiaires du projet et par le P/APC de Dirah qui a assisté à la visite de terrain, tournent principalement, autour de la ressource hydrique. En effet, les effort faits dans le cadre du PER 2 n’ont pas suffi à satisfaire la demande en eau, principalement celle destinée à l’irrigation des vergers nouvellement installés. Certains bénéficiaires ont réalisé leur propre forage et irriguent par des petits canaux traditionnels (séguia) ; d’autres remplissent des citernes tractées à partir de forages et passent arroser au tuyau leurs jeunes plants. En tout cas, l’observation a été faite par tout le monde (cadres, enseignants et bénéficiaires) qu’il faut moderniser le système d’irrigation en allant par exemple vers le goutte-à-goutte avec bassins de stockage sur des buttes de façon à recevoir l’eau dans les conduits par système gravitaire.

Le projet a prévu de réaliser également une retenue collinaire à Lalouah (commune de Dirah) d’une capacité d’environ 250 000 m3.

Les études techniques sont achevées, l’association des utilisateurs d’eau est en cours de constitution et la procédure de contractualisation sera lancée incessamment.

Amar Naït Messaoud

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