Dans la wilaya de Bouira, des scènes de mendiantes accompagnées de bébés sont visibles partout. Chaque année, on célèbre la Journée de l’enfant en dénonçant timidement leur exploitation mais sans jamais faire le moindre geste pour les protéger et mettre fin à leur exploitation inhumaine.
C’est le cas notamment de ces pauvres nourrissons qu’on exploite dans la juteuse filière de mendicité que les mendiantes « professionnelles » portent en bandoulière comme un vulgaire sac de patates. Dans la ville de M’Chedallah, aucun endroit n’échappe à ce phénomène. En effet, il arrive souvent de croiser des femmes avec des bébés et des enfants en bas âge au niveau de la place publique de la ville, l’esplanade de la mosquée et devant le portail de l’EPH de M’Chedallah. Ces endroits très fréquentés sont ciblés par ces mendiantes pour apitoyer les fidèles et les passants.
À la nouvelle gare routière de Bouira, les mêmes scènes sont visibles à l’intérieur et aux abords de la station de voyageurs. Des mendiantes accompagnées d’enfants arrivent à accéder aux quais et même à l’intérieur des bus pour faire la manche. Ces mendiantes qui ont pris place au niveau de cette gare depuis plusieurs mois sont pour la plupart des Subsahariennes et des Syriennes. Les agents de sécurité affectés sur les lieux ont beau essayer de chasser ces mendiantes mais ces dernières trouvent toujours le moyen d’accéder aux quais pour s’installer à même le sol et souvent dans des conditions climatiques rudes marquées par le froid.
Les nourrissons dont ces femmes se servent sont à peine habillés et grelottent de froid. Ces scènes se déroulent sous les yeux des passants hébétés par ce qu’ils voient. L’autre catégorie de mineurs exploités c’est celle utilisée pour la plupart par leurs propres parents qui exercent dans le créneau de fruits et légumes et qui fréquentent les marchés hebdomadaires de la région et les places publiques.
Ces malheureux enfants dont l’âge varie entre 12 et 15 ans, en plus d’être debout à 4 h du matin pour réserver une place au niveau de ces marchés, font le pied de grue de 4 h du matin à midi, debout devant les étales pour servir les clients, cela après avoir aidé à décharger les cageots de fruits et légumes qui font deux fois leur poids. Au marché hebdomadaire de M’Chedallah, chaque mardi, de nombreux enfants à peine pubères y sont présents au niveau des étals des fruits et légumes.
Au marché de gros de Bouira ville, des commerçants aussi louent les services d’adolescents pour les besoins de transport de marchandises et de leur déchargement. Il n’en demeure pas moins que ceux qui battent tous les records en matière d’exploitation de nourrissons et d’enfants sont les refugiés subsahariens qui ont repris du service depuis le début du mois en cours dans la région. Le grand nombre est visible au niveau de la nouvelle gare routière de Bouira et sur les principaux arrêts en ville.
Munis de petits ustensiles en plastique, des enfants d’à peine 10 ou 12 ans s’engouffrent dans les trolleys assurant les dessertes au centre-ville pour demander quelques pièces. Un cas que la majorité des citoyens réprouvent des bouts des lèvres sans jamais aller jusqu’a le dénoncer. Ceci dit, et périodiquement, les services de sécurité raccompagnent des familles entières de Subsahariens jusqu’à la nouvelle gare routière de la ville pour les faire monter à bord de bus qui les emmènent jusqu’aux importants centres d’accueil de l’intérieur du pays.
À présent, des mesures doivent être prises par les pouvoirs publics pour interdire l’exploitation des mineurs par des adultes en appliquant les textes de lois en vigueur lesquels punissent sévèrement ce genre de pratiques.
Oulaid Soualah