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Vallée du Sahel : Les campagnes en effervescence

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Mai, juin et juillet sont sans conteste les mois qui voient les paysans créer une animation particulière au niveau des campagnes et champs de la région de Kabylie en général et plus particulièrement au niveau de la vallée du Sahel. Dans cette vallée connue pour ses élevages ovin et bovin et aussi ses différentes cultures (céréalières maraîchères, arboricoles), les paysans ont repris, depuis le mois de mai dernier, les chemins des champs qu’ils ne quitteront qu’à la fin du mois de juillet, une fois les travaux de moissons menés à terme.

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En effet et dès la première semaine du mois de mai, ce sont les campagnes de fenaison et semences des vergers maraîchers qui ont mis les agriculteurs en branle, d’autant plus que l’opération de la fenaison est très limitée dans le temps, ce qui contraint souvent les braves paysans à engager une course contre la montre pour faucher et botteler rapidement la récolte du foin et l’engranger pour la mettre à l’abri des orages surprises et fréquents en cette période qui détruisent cette récolte.

En parallèle, démarre la campagne des labours-emblavement des vergers qui se poursuit d’ailleurs en ce moment. Cette campagne est suivie de celle de plantation et de semence de légumes et fruits de la saison estivale telle que la pomme de terre de saison, courge, melon et pastèque pour ne citer que les plus prisés. Dès le début du mois de juin, comme c’est le cas ces jours-ci, les éleveurs enchaînent avec l’opération de la tonte ovine et le nettoyage des enclos et étables. Malheureusement, cette opération de tonte se pratique toujours à la manière traditionnelle, c’est-à-dire, à l’aide de ciseaux.

L’activité est des plus pénible et pour l’animal qu’on entrave allongé par terre pour l’immobiliser et pour l’éleveur qui travaille penché durant des heures, une position des plus fatigantes alors que dans tous les pays à vocation agro-pastoral l’on est à la tondeuse électrique plus rapide et sans risque d’éventrer la pauvre bête. Cet équipement des plus efficaces n’est pas encore introduit dans le marché algérien et ce malgré la part de lion que se partage l’élevage ovin dans le pays, jusqu’à la laine qui ne trouve plus preneur du moins dans la région du Sahel.

Cette opération de tonte est aussi limitée dans le temps, sachant que l’assimilation naturelle se pratique durant cette période. Les agneaux issus de l’assimilation de cette saison qui naîtront à la fin du mois de septembre dénommés localement « amenzou », sont de fort gabarit, soit de bonne qualité. Arrive le mois de juillet durant lequel les champs céréaliers arrivent à maturité.

C’est aussi une récolte qui est limitée dans le temps, sachant que l’assèchement complet de la récolte entraîne d’énormes pertes avec les épis arrivés à maturité qui se détachent de la tige et se perdent par terre, d’autant plus que tout comme les faucheuses-botteleuses, les moissonneuses-batteuses se font très rares, ce qui explique l’angoissante effervescence qui s’empare de nos braves paysans et cette animation particulière durant laquelle les campagnes se remettent à vivre en cette période qui est la plus chargée de l’année.

Oulaid Soualah

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