Couverture sanitaire insuffisante

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Les habitants de la commune de Chabet El Ameur, à l’Est de Boumerdès, éprouvent d’énormes difficultés pour se faire soigner. La couverture sanitaire dans cette région semi rurale fait grandement défaut. Les citoyens ne savent plus à quel saint se vouer. Cette insuffisance est conjuguée, en outre, par le blocage des affaires d’une APC qui connaît, depuis novembre 2017, une multitude de carences dans la gestion. La polyclinique du centre-ville fonctionne au ralenti.

Une grande partie de l’immeuble abritant cette structure de santé est fermée en raison des fissures des murs et risque de s’effondrer. En effet, le service maternité et le laboratoire d’analyse médical sont fermés et transférés dans les structures de santé des Issers. Les parturientes de la région sont durement pénalisées par cette fermeture. Elles sont contraintes de rallier les centres de soins des communes limitrophes, Issers et Timezrite notamment, pour se faire soigner. Les autorités de wilaya avaient décidé de transformer l’ancien siège de la garde communale situé à proximité de l’APC en maternité afin de répondre aux doléances des citoyens.

Une enveloppe financière de plus de 1 milliard de centimes a été débloquée pour l’aménager, mais rien n’est fait encore. Les malades continuent de souffrir en silence. Le restant des services de la polyclinique continue de fonctionner au ralenti et dans des conditions lamentables, notamment en l’absence d’espace pouvant contenir l’affluence des malades. Des débris des travaux de démolition de l’ancien dispensaire jouxtant la polyclinique sont toujours abandonnés sur place. Les habitants de la région dénoncent l’inertie des responsables locaux qui n’ont pas fait grand-chose pour les enlever et libérer l’espace.

«Qu’attendent-ils pour dégager ces débris et reconstruire une nouvelle structure de santé pour les malades ?» s’interroge Rabah, un habitant du centre-ville. Ce dernier, qui dénonce l’immobilisme des élus, nous informe que les travaux de démolition ont été effectués gracieusement par une entreprise privée car l’APC n’a pas les moyens financiers et logistiques pour entamer de tels travaux. Dans les villages, rares sont les salles de soins qui fonctionnent normalement. Au village Ait Ali, la salle de soins réalisée il y a huit ans est toujours occupée par un squatteur. Ce dernier n’est que le propriétaire du terrain sur lequel est bâti le centre de soins en question.

L’ex-maire, Kezzadri Lounès, lui aurait promis un logement en contrepartie d’une parcelle de terrain pour sa construction. La salle de soins d’Ait Boudoukhan est toujours fermée aux villageois. Ces derniers l’ont aménagée récemment dans le but de l’ouvrir mais en vain. À Ait Tafat, les villageois doivent rejoindre les structures de soins des Issers pour une simple consultation ou injection car la salle de soins du village est toujours fermée. Le passage d’un fil électrique à l’intérieur de la cage d’escalier du centre de soins d’Ait Said bloque son ouverture depuis sa réalisation en 2013. En sus de cela, la direction de santé de la wilaya peine à ouvrir des postes budgétaires pour faire fonctionner ces salles de soins réalisées à coups de milliards. La salle de soins du village Amar Asefela, ciblée par un attentat terroriste, est encore fermée depuis les années 90.

Youcef Z.

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