Des agriculteurs déçus

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Bénéficiaires d’arbres fruitiers dans le cadre du FNDR (Fonds national de développement rural), de nombreux agriculteurs de la région d’Aïn El-Hammam se plaignent de la qualité des plants qui leur ont été livrés par les pépinières.

L’euphorie constatée lors du dépôt des demandes a cédé la place à la déception lorsqu’ils ont procédé à la réception des produits. Les prix subventionnés par l’État, sans commune mesure avec ceux pratiqués dans les marchés, les avaient attirés. «On nous remet des paquets de dix petites tiges sans droit de regard. On ne peut même pas échanger un plant défectueux avec un autre. On aurait dû voir la marchandise avant de la payer. Nous avons été dupés», raconte Amara.

Comme celui-ci, ils sont nombreux à se demander si ces arbres arriveront un jour à donner des fruits. «Pas avant dix ou quinze ans, au moins, et s’ils tiennent bien sûr !», indique un paysan qui dira préférer en acheter au marché hebdomadaire bien que les prix soient très élevés : «Là au moins vous choisissez et vous touchez la marchandise que vous voulez acheter», souligne-t-il.

Le greffage pour certains est plus rentable que de planter des arbres «dont on ne goûtera au fruit que tardivement». Pour cette opération, la subdivision de l’agriculture d’Aïn El-Hammam a enregistré trois cent vingt-quatre postulants depuis l’ouverture des inscriptions qui avaient commencé au mois d’octobre. «Ce chiffre va certainement augmenter vu que l’information a été diffusée par les journaux, la radio et l’affichage», ajoute notre interlocuteur.

Concernant la déception des agriculteurs, le subdivisionnaire précise que «les produits décriés sont connus pour être d’envergure réduite mais pas des adultes. Mais leurs propriétaires doivent savoir qu’ils sont entrés en possession de plants sains certifiés par la DSA et l’ITAF (Institut technique de l’arboriculture fruitière)».

Par ailleurs, les apiculteurs ayant réceptionné les ruchers de cinq unités chacun, au mois d’octobre dernier, par l’intermédiaire de la direction des forêts, signalent qu’une partie des abeilles n’a pas vécu plus d’un mois. «Certaines ruches n’auraient pas de reines alors que d’autres sont si fragiles qu’elles n’ont pas résisté aux intempéries», soutient-on.

Des connaisseurs affirment que la période de livraison est loin d’être favorable pour que les abeilles puissent survivre. Il aurait fallu, dit-on, qu’elles soient livrées au mois de mars. Le fournisseur, qui était tenu par une garantie d’un mois seulement, ne peut être poursuivi. «Les agriculteurs sont finalement les plus lésés», estime-t-on.

A. O. T.

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