Des étudiants innovent

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Les étudiants de la faculté de médecine de l’université Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou organisent différentes activités pour s’occuper à bon escient lors de la semaine bloquée dédiée au soutien du mouvement populaire en cours depuis le 22 février dernier.

En effet, les étudiants ont, pour entamer leurs activités, décidé de nettoyer, de badigeonner et de décorer leur faculté. Ils ont même prévu de reproduire sur le mur d’entrée de leur faculté une déclaration de Mouloud Mammeri au défunt écrivain journaliste, Tahar Djaout, dont voici l’intégralité du texte «Quel que soit le point de la course où le terme m’atteindra, je partirai avec la certitude chevillée que quels que soient les obstacles que l’histoire lui apportera, c’est dans le sens de sa libération que mon peuple (et avec lui les autres) ira.

L’ignorance, les préjugés, l’inculture peuvent un instant entraver ce libre mouvement, mais il est sûr que le jour inévitablement viendra où l’on distinguera la vérité de ses faux semblants. Tout le reste est littéraire». En plus de l’action de nettoyage et d’embellissement de leur faculté, les étudiant ont tenu plusieurs autres activités notamment une conférence mercredi dernier avec maître Bouchachi, une marche comme à l’accoutumée mardi dernier et une vidéo conférence-débat à l’intérieur de leur faculté se rapportant sur le rôle de l’étudiant pendant cette période du mouvement populaire.

Cette conférence a été animée par Abdou Bendjoudi. Il était aussi question de théâtre en plein air et de poésie. L’activité qui a retenu le plus les esprits est sans doute celle organisée par cette étudiante qui a consisté en une représentation scénique sur l’esclavagisme des temps modernes. ’organisatrice a expliqué auparavant son action : «J’organise une activité qualifiée de surréaliste afin de dénoncer l’esclavagisme moderne, une doctrine qu’a adoptée l’Algérie à l’instar d’autres pays, touchant les trois classes sociales et les transformant en « robots « afin de maintenir un seuil de production mais surtout de les écarter du champ intellectuel, culturel, politique et surtout humain».

Notre interlocutrice précise : «Le prolétariat, est représenté premièrement par un ouvrier qui ne pense qu’à son quignon de pain quotidien, oubliant tout ce qui se passe autour de lui. Deuxièmement, par le simple fonctionnaire, l’homme assis derrière un ordinateur ou n’importe quel outil dans une usine croyant qu’il est le maître de cette machine, mais en réalité son intelligence la plus raffinée ne consiste qu’à comprendre le langage de cette machine et à s’y adapter, en somme il représente son serviteur, et en dernier par l’élite, l’étudiant qui est censé s’ériger dans l’imminence de l’intellectualisme mais qui se retrouve emprisonné par un tas d’informations qu’il devrait apprendre en refoulant son imagination, sa créativité, sa conscience nationaliste.»

En conclusion, elle dira : «Ainsi le système aura construit une prison où chaque classe sociale a une cellule à ses mesures». Cette activité surréaliste a été représentée réellement dans la cour de l’établissement par trois étudiants, le premier figé devant son ordinateur (fonctionnaire), le second enveloppé dans des polycopies (l’étudiant) et le 3e (l’ouvrier) concentré sur son pain et son sachet de lait depuis huit heures du matin jusqu’à seize heures de l’après-midi.

Hocine T.

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