La cause demeure inconnue !

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La Direction de l’environnement de Béjaïa avise, dans un récent communiqué, qu’une inspection a été effectuée fin juillet au niveau de l’oued Soummam pour élucider le phénomène de la mort subite des poissons. A noter que des représentants de l’APC de Sidi-Aïch étaient de la mission. Le communiqué ajoute que «les cadres de l’Observatoire national de l’environnement et du développement durable ont procédé à une prise d’échantillons de l’eau de l’oued Soummam, le 29 juillet 2019, pour analyse.

Cette visite sur le terrain avait suscité de l’espoir chez de nombreux citoyens de la vallée de la Soummam voulant connaître enfin les causes de la mort de milliers de poissons dans l’oued Soummam qui, il faut le souligner, a perduré. Hélas, un mois s’est écoulé sans que les résultats soient connus. Pour les défenseurs de l’environnement et les spécialistes du secteur, cette attente n’a que trop duré. D’ailleurs, ils s’interrogent sur ce retard mis pour annoncer les résultats afin de connaître les responsables de ce désastre écologique. Sur ce sujet précisément, la toile s’enflamme et les avis divergent.

Pour un élu de la localité : «Il faut procéder au contrôle des rejets industriels liquides de toutes les industries qui déversent dans cet oued, afin d’éviter de pareilles catastrophes et les inciter à traiter leurs effluents liquides industriels, en respectant les valeurs limites de chaque paramètre.» De son côté, Tayeb Ouardas, professeur de l’Ordre des experts internationaux de Genève, expert international en géosciences et gestions naturelles, industrielles et technologiques, avouera : «Le laboratoire n’a pas les compétences pour faire les analyses adéquates, j’en suis persuadé. Je reste disponible pour cela.

J’ai décelé les causes, j’ai proposé une démarche globale pour la protection de l’oued Soummam, mais ils ruminent la même chose. A cause de leur ignorance, la catastrophe n’est pas loin. Les causes sont faciles à détecter par un spécialiste du métier. A vrai dire, c’est la pollution qui est à l’origine de la mort des poissons mais reste à trouver ce qui l’a provoqué.» Par ailleurs, il faut savoir qu’en 2014, des milliers de poissons ont été découverts morts dans l’oued sur une distance s’étalant de l’ancien pont de la ville de Sidi-Aïch jusqu’au village Takrietz à la sortie vers Remila. D’ailleurs, des citoyens ainsi que plusieurs associations, dont «Soummam Eco-Culture», avaient donné l’alerte et informé les autorités locales.

Aussi, une commission d’enquête, composée de la Direction de l’environnement, de la Direction de la pêche et du service d’hygiène de l’APC s’est rendue sur les lieux pour effectuer des prélèvements à des fins d’analyses. Néanmoins, aucun résultat n’a été communiqué depuis. Le même scénario s’est produit durant l’année 20016, où des riverains de la ville de Sidi-Aïch avaient été surpris par la découverte d’une importante quantité de poissons morts flottant sur les eaux de la rivière de la Soummam. Il s’agit de centaines de carpes, d’anguilles et de barbots, entre autres.

Mais les raisons de cette mort subite des poissons restent, à ce jour, une équation à plusieurs inconnues. Dans ce sens, pour de nombreux spécialistes : «Il faut au plus vite mettre en place un arsenal de règlements et d’actions allant dans le sens d’une meilleure protection de cet oued.» Jadis, il fut un lieu où les amateurs de la pêche venaient taquiner le poisson avec leur canne à pêche, en roseau. Des barbeaux, des anguilles et des carpes chinoises faisaient alors le bonheur des mordus de la pêche. Mais ce n’est, malheureusement, plus le cas aujourd’hui.

Achour Hammouche

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