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BOUDJIMA - Le rendement en huile en deçà des espérances : La cueillette traditionnelle en cause

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La récolte des olives est toujours pratiquée avec des méthodes obsolètes et des moyens rudimentaires

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Hier encore, alors que les huileries s’apprêtaient à fermer, le bilan fait par les oléifacteurs et les propriétaires d’oliveraies est décevant. En cause, le mode de collecte et de stockage sont encore très loin des normes modernes. Dans beaucoup de cas, les quantités d’olives récoltées ont dû être jetées, étant en décomposition avancée.

Le constat est amer et décevant pour deux raisons principales, affirment des propriétaires d’huileries interrogés. La première est que les familles n’ont pas pu tirer l’huile de leurs olives après les souffrances des campagnes dans les champs. Qu’il vente ou qu’il pleuve, qu’il fasse beau ou gris, tous les membres de la famille se mobilisent pour finaliser les dernières récoltes.

La mission consiste à ramasser le maximum d’olives pour garantir un stock suffisant d’huile d’olive, indispensable dans tous les mets cuisinés. «Il n’est toujours pas facile d’annoncer à des clients que leurs olives sont pas triturables à cause de leur état de décomposition. Beaucoup ont été à jeter. Mais avant, nous nous sommes fait le devoir de les montrer aux familles pour qu’elles s’en assurent», raconte un jeune propriétaire d’une huilerie, visiblement désolé.

La deuxième raison à l’origine de cette baisse de rendement relève des méthodes de cueillettes. Celles utilisées ne permettent pas l’obtention d’une huile commercialisable, selon les normes du comité international de l’olive. Une huile vierge extra est obtenue lorsque le taux d’acidité est inférieur à 1%. Ce qui est loin d’être le cas pour l’huile obtenue par les procédés de stockage pratiqués. Certaines familles gardent les sacs à la maison pendant deux mois avant de les conduire aux l’huilerie.

Ce qui ne fait qu’accroître le taux d’acidité des fruits. Ainsi donc, cette année encore, l’huile d’olive obtenue à Boudjima reste loin des normes et est à l’évidence incapable d’intégrer les circuits commerciaux internationaux. Le dur labeur de la récolte laisse toujours un goût d’amertume lorsque l’on sait que cette richesse du terroir tourne toujours en rond, au lieu d’aller de l’avant et de concurrencer la production des pays voisins.

Akli N.

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