La famille révolutionnaire au rendez-vous

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Chaque année, la famille révolutionnaire et les responsables locaux se déplacent au carré des martyrs de Tachtiouine, dans le versant Ouest d’Aït Yahia Moussa, pour commémorer la bataille du 5 mars 1959.

Cette année, la cérémonie de commémoration du 60e anniversaire de cette bataille s’est déroulée avant-hier. Après une minute de silence à la mémoire des Chouhadas de la guerre de libération nationale, en général, et de ceux de la bataille du 5 mars, en particulier, une gerbe de fleurs a été déposée sur la stèle érigée en hommage aux 36 martyrs tombés lors de cette bataille.

Comme d’habitude, l’occasion est propice pour revenir sur l’histoire de cet événement : «Si nous sommes ici, c’est pour renouveler notre serment à nos frères tombés dans cette bataille pour le recouvrement de l’indépendance de notre patrie. Nous devons écrire en lettres d’or l’histoire de toutes les batailles qui se sont déroulées dans notre commune, qui était à l’avant-garde de la révolution. N’oublions pas que le colonel Krim Belkacem était monté au maquis dès 1947 pour dire non à la colonisation.

D’autres batailles prouvent, elles aussi, que notre région fut l’une des plus engagées du pays dans le combat libérateur. Je citerai la bataille du 6 janvier 1959, les batailles de Tafoughalt, de Tarikht et bien d’autres», dira le maire, Rabah Hamitouche, à l’assistance, composée majoritairement de Moudjahidine et de fils de Chouhada. «La bataille dura plusieurs heures. Il y eut trente-six hommes de nos rangs qui sont tombés au champ d’honneur et une vingtaine de blessés. Du côté de l’ennemi, il y eut aussi des blessés.

Nous avons même récupéré une arme. Le lendemain, c’étaient les femmes qui étaient venues dans les champs pour couvrir les corps. Ils (martyrs) furent inhumés, à l’endroit même où ils se sont sacrifiés, à la va-vite afin d’éviter la répression.

La commune d’Aït Yahia Moussa était barricadée et classée zone interdite depuis la grande bataille du 6 janvier 1959 lors de laquelle plus 385 hommes tombèrent à Vougarfène. La France coloniale n’oubliera jamais que son capitaine Chassin et son sinistre lieutenant et tortionnaire de nombreuses femmes algériennes, Grazziani, avaient été capturés vivants ici dans cette région, qui a enfanté des hommes déterminés à en découdre avec plus d’un siècle de colonisation», se souviendra un ancien moudjahid.

De nombreux autres témoignages, aussi poignants les uns que les autres, ont été aussi livrés par des anciens maquisards. Il a été signalé à l’occasion que la liste des martyrs de cette bataille n’a pas encore été établie. Nombreux sont ceux qui ont souhaité que les noms de tous les chouhadas soient transcrits en lettres d’or sur la stèle.

Par ailleurs, il est attendu que la stèle commémorative lancée pour rendre hommage aux 45 personnes gazées dans un tunnel au lieu-dit Afroun, après avoir fui les combats acharnés de la bataille du 6 janvier 1959, soit inaugurée au cours de cette année. «Les travaux ont atteint un taux de 90% d’avancement», confiera le maire à ce sujet.

Enfin, il est aussi souhaité que les ossements des martyrs inhumés dans une tombe commune, au virage dangereux de la RN25, en face des poulaillers communaux, soient inhumés dans un carré de martyrs.

Amar Ouramdane

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