La récolte bat son plein

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Depuis l’avènement des périmètres irrigués avec l’apport des trois grands barrages de Koudiet Acerdoun, Tilesdit et Oued Lek’hal, la culture maraîchère s’est beaucoup développée à travers la wilaya de Bouira. Rien que pour la pomme de terre, cette dernière a pris de l’ampleur et cette année entre la saison et l’arrière saison plus de 5000 hectares ont été emblavés pour ce tubercule. Pour l’arrière saison justement, la récolte entamée depuis une dizaine de jours bat son plein aussi bien dans la plaine des Arribs que dans les terres fertiles du plateau d’El-Esnam avec son animation des grands jours.

Plusieurs jeunes issus des wilayas de Médéa, M’sila, Ain Temouchent, Ain Defla se retrouvent quotidiennement attablés au relais routier d’El Esnam en attendant que leurs employeurs viennent les emmener sur les parcelles dispatchées aux quatre coins de la commune. À peine éveillés et tentant tant bien que mal de plaisanter sur cette longue journée qui les attend, les jeunes encore courbaturés de la veille sirotent leurs cafés. La récolte de pomme de terre est un travail éreintant, mais bien payé, c’est la seule motivation qui semble d’ailleurs les animer pour se rendre dans les champs de patates.

‘’Nous sommes logés, nourris et on nous paye à la tâche c’est-à-dire selon les filets remplis. Nous profitons des journées où il ne pleut pas pour gagner un maximum d’argent car ces jours ci, les intempéries nous empêchent de nous rendre dans les champs‘’, déclare un jeune d’Ain Defla. Ce dernier qui se rend chaque année à El Esnam pour la récolte de pomme de terre avouera qu’il est pressé par le temps pour participer ensuite à la campagne de récolte du tubercule dans sa wilaya. ‘’Je commence toujours par la collecte à Bouira et le temps de terminer les parcelles, je retourne à Ain Defla pour entamer la récolte qui se fait plus tardivement‘’, explique-t-il.

Pour les propriétaires terriens qui emploient ces jeunes, cette main-d’œuvre n’est pas bon marché, mais elle est qualifiée et c’est ce qui est recherché avant tout. ‘’Nous payons ces jeunes à hauteur de 200 dinars le filet qu’ils remplissent et ils peuvent atteindre allégrement les 100 filets par jour, mais pour nous, il est impératif que la récolte soit faite en un temps record à cause des intempéries qui menacent notre production‘’, souligne un producteur de pomme de terre d’El Esnam. Pour cette année encore, ces producteurs déplorent le faible prix du marché actuel. ‘’Nous écoulons difficilement notre marchandise à cause d’une forte offre sur le marché.

Au cours des derniers jours, nous vendions la pomme de terre sur les champs à hauteur de 12 dinars le kilo et à ce prix, inutile de vous dire que nous rentrons à peine dans nos frais entre la location des parcelles de terre, le coût de la semence et des produits phytosanitaire ainsi que de la main-d’œuvre qui devient de plus en plus chère’’, estime notre interlocuteur. À souligner que cette année, plusieurs producteurs de pomme de terre se sont reconvertis dans d’autres cultures maraichères en diversifiant leurs productions avec le chou-fleur, le chou, la carotte, le navet, la laitue, l’oignon…

Hafidh Bessaoudi

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