La ruralité en souffrance

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La commune des Issers, à une vingtaine de km à l’Est de la ville de Boumerdès, vit, depuis plusieurs années, au rythme de problèmes interminables qui pénalisent les habitants.

Les 29 000 âmes qui y vivent ne savent plus à quel saint se vouer, alors que la localité est considérée comme la plus importante de la région.

«Notre commune est connue même au niveau international, des étudiants étrangers, notamment de Mauritanie et de la Palestine, y ont suivi des formations de haut niveau à l’ex-Ecole supérieure de la Gendarmerie nationale. Mais cette renommée ne s’est pas traduite sur le terrain», dira Mohamed, un commerçant du centre-ville. Et d’ajouter: «Notre localité s’est dégradée drastiquement depuis ces dernières années. Tous les P/APC qui se sont succédé à la tête de la commune n’ont pas fait grand chose pour améliorer les conditions de vie des citoyens.».

Les habitants des régions rurales tiennent leur mal en patience, en raison de différentes carences qui pénalisent leur quotidien. Que ce soit à Iouanoughen, Ighoumrasen ou Tomazo ou bien le village agricole Laabid, les problèmes n’en finissent pas et les doléances des citoyens sont loin d’être prises en charge.

A Iouanoughen, en plus de la dégradation du réseau routier à plusieurs endroits, en dépit de son aménagement récent, les villageois sont confrontés aux pénuries chroniques d’eau potable. Cette carence se fait sentir en ce début d’été. Ils s’approvisionnent à partir de sources d’eau se trouvant sur les hauteurs, où achètent des citernes à des prix exorbitants.

Le village est alimenté à partir de la station de refoulement provenant de Taksebt. Quat au projet d’alimentation de la station de dessalement de Cap-Djenet, il est en souffrance depuis quelques années. La route d’Ighourasen est dégradée également. Les deux villages n’ont pas de structures de santé. Dans le deuxième village cité, la salle de soins est très dégradée. En plus, elle est squattée par un villageois. Même l’eau se fait rare et les villageois recourent à l’eau de source pour s’alimenter.

Cependant, les sources de la région ne sont pas entretenues et aménagées et certaines sont à sec, en raison de la forte demande qui s’accroit en été. A Tomazo, la route reliant le village est dans un piteux état. Les villageois trouvent d’énormes difficultés pour rallier leurs domiciles.

Le transport privé, quant à lui, il se fait rare, en raison de l’absence de route. Même la salle de soins du village, construite en 2013, n’est pas ouverte. Pour une simple injection, les villageois sont contraints de se déplacer dans les structures de santé du centre-ville. Par ailleurs, rien ne semble fonctionner normalement dans cette localité, où une soixantaine de projets d’équipements publics sont à l’arrêt depuis ces deux dernières années. Le staff communal semble dépassé par les évènements et ne sait plus comment faire pour parer à cette situation.

Youcef Z.

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