La vente dans des conditions d’hygiène lamentables

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Le marché des fruits et légumes de la ville de Draâ Ben Khedda connaît une énorme affluence de marchands de produits du terroir. C’est la saison où murissent les figues de barbarie, les figues fraîches dans tous les éclats de leurs variétés, les mûres, les raisins du terroir ainsi que les grenadines qui vont bientôt faire leur entrée. Une richesse haute en couleur qui va sans nul doute plaire aux citoyens, très nombreux, qui fréquentent ce marché qui regroupe des clients venus de plusieurs wilayas. Mais hélas, ces fruits ne sont pas exposés dans de bonnes conditions d’hygiène. Bien au contraire, celle-ci sont lamentables.

À l’entrée du marché, le tunnel jonche de figues de barbarie et de figues fraîches. Exposés à même le sol ou, dans le meilleur des cas, dans des paniers, restent souvent toute une journée sous le soleil torride du mois d’août. Dans certains cas, des vendeurs indélicats proposent des produits arrachés quelques jours auparavant avec tous les dangers que cela représente sur la santé de l’acheteur. À l’intérieur du marché, la chaleur disparaît mais les conditions d’hygiène laissent toujours à désirer.

Les chalands observent, étonnés, les mauvaises conditions dans lesquelles sont vendus ses fruits pourtant très prisés. Un vieil homme nous dira d’ailleurs que les figues fraîches qui hantent ses souvenirs d’enfants ne ressemblent guère à celles qui sont exposées dans le marché. «Jadis, il y avait un marché dans l’ancienne ville de Tizi-Ouzou. Les vendeurs n’avaient pas de matériel frigorifique pour conserver les fruits mais ils avaient des techniques ancestrales de conservation encore meilleures.

Aujourd’hui, on ramène des figues fraîches et des figues de barbarie dans des paniers en plastique et on veut qu’on les mange», regrette-t-il. En fait, le sort lamentable des figues fraîches et des figues de barbarie dans les marchés est un indicateur suffisant sur l’échec de la gestion de ces filières. Après un demi-siècle d’indépendance, on n’est pas encore passés à des conditions de commercialisation satisfaisantes. Dans des pays voisins, les fruits du terroir ne sont pas uniquement vendus sur les marchés locaux mais ils sont exportés dans tous les continents. Le packaging, le marketing pour les promouvoir à l’international ont atteint des stades de maîtrise invraisemblables chez nos voisins tunisiens et marocains. Chez nous, ces fruits ne parviennent même pas à intégrer les circuits de commercialisation locaux.

Akli N.

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