Le calendrier agraire était une école

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Par Rachid Oulebsir

Dans le Djurdjura, les 44 haltes du calendrier agraire constituaient sur l’année des moments de transmission privilégiés, où les trois étapes essentielles de l’éducation des enfants sont réunies : identification, acquisition et évaluation. Les enfants apprenaient, en mobilisant tous leurs sens. Ils touchaient, regardaient, sentaient, écoutaient, réfléchissaient, concluaient, expérimentaient sur place… Les parents, les guides, les maîtres évaluaient leur progression. La mémoire remplaçait l’écriture, la répétition ancrait l’apprentissage.

Une piste intéressante. L’apprentissage de ce qui est abstrait, les contes par exemple, se déroulait dans un espace approprié à la narration, à des moments choisis pour mobiliser l’écoute et faire émerger l’émotion nécessaire à l’implication de l’enfant, qui s’identifie à l’un des personnages… Le vieux monde a disparu avec ses méthodes, ses réflexes, sa reproduction. Le contexte a changé mais beaucoup d’éléments de ce monde ancien peuvent aujourd’hui être convoqués de nouveau. Adosser l’éducation à la méthodologie ancienne est une idée à creuser. Aujourd’hui, les fermes pédagogiques peuvent venir en espace de correction des lacunes de l’école officielle détruite par l’idéologie.

R. O.

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