Le calvaire des estivants

Partager

La route principale reliant la ville côtière d’Azeffoun au chef-lieu de la wilaya de Tizi Ouzou était barrée, hier, suite à une action de protestation observée par les habitants du village Issoumathène (commune d’Aghribs).

Les protestataires ont principalement utilisé des pneus, en guise de barricades. De ce fait, des milliers d’automobilistes, surtout les estivants qui avaient programmé de passer une agréable journée de détente en bord de mer à Azeffoun, ont vécu un calvaire sur la route. Ces derniers étaient tout simplement contraints de rebrousser chemin, alors que d’autres ont choisi de s’y rendre, en faisant un grand et long détour à travers les localités de Fréha, Aghribs, Ibeskrien et Achouva.

Un autre choix s’offrait aux automobilistes. Il consistait à prendre la route qui passe par Agouni Oucherki et Taboudoucht pour aboutir à Aït Rahouna puis Azeffoun. Il convient de signaler que les habitants du village Issoumathène ont décidé d’avoir recours à l’action de rue, après avoir épuisé toutes les voies du dialogue avec les autorités concernées, ont-ils expliqué. «Depuis 20 jours, aucune goutte d’eau n’a coulé de nos robinets», a déploré l’un des membres du comité du village Issoumathène, qui a rappelé qu’ils ont frappé à toutes les portes susceptibles de contribuer à apporter une solution au crucial problème de pénurie d’eau potable qu’ils vivent, en vain.

Il faut rappeler que les habitants de ce village ne sont pas les seuls à pâtir de cette situation, et ce depuis le début de l’été. En effet, pas plus loin que mercredi dernier, des citoyens d’Azeffoun ont procédé à la fermeture du siège de l’ADE à cause de l’absence du liquide précieux dans leurs robinets, et ce depuis plusieurs semaines. A signaler que les habitants d’Issoumathène ne déplorent pas uniquement le problème d’eau. Le cadre de vie qui prévaut dans ce village, de manière générale, est aussi à pointer du doigt. En effet, en plus de l’eau, les protestataires déplorent l’état «catastrophique» des routes, les problèmes de l’assainissement et du manque d’infrastructures de base…

En moins d’une semaine, plusieurs sièges d’Assemblées populaires communales et d’ADE ont été fermés par les citoyens, en guise de protestation contre le manque d’eau mais aussi pour exposer d’autres problèmes, à l’instar de la dégradation des routes. Il y a quelques jours, les habitants de Lazayeb dans la commune de Tigzirt avaient fermé la RN 24, reliant Tigzirt et Dellys, ainsi que la plage de Tassalast. Des citoyens du village Afir ont, pour leur part, fermé, au courant de la semaine dernière, le siège de la mairie d’Aït Yahia Moussa pour dénoncer leurs mauvaises conditions de vie. Aussi, lundi dernier, le siège de l’ADE de Fréha a été fermé par les citoyens qui en ont assez de vivre sans eau, en pleine saison chaude.

Le directeur de l’ADE de Tizi Ouzou, pour sa part, a expliqué, à maintes reprises, les raisons de ces pénuries qui persistent dans des centaines de villages de la wilaya de Tizi Ouzou, en dépit du fait que le barrage d’eau de Taksebt soit rempli. A noter que l’état catastrophique des conduites d’eau, en est la principale cause. Et l’ADE, à elle seule, n’a ni les moyens financiers ni les moyens humains pour prendre en charge la totalité des travaux de réfection que nécessitent ces conduites.

A. M.

Partager