Réouverture de la section du tapis traditionnel

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Après une disette qui aura duré près de dix ans, l’ancienne école du tapis d’Aït Hichem renoue avec la section tapis. Depuis 2010, en effet, le centre de formation professionnelle n’a enregistré aucune candidate à la formation de tapissière. Les métiers à tisser étaient alors remis au placard en attendant de meilleurs jours et d’éventuelles candidates désireuses apprendre le métier et par conséquent, de ressusciter la profession.

Le combat pour la promotion du tapis local initié par l’association des femmes tisseuses d’Aït Hichem, aidée dans sa tâche par la Chambre des métiers, les directions du tourisme et de la culture, a abouti, enfin, à la réouverture d’une section de formation de jeunes filles au tissage des tapis. Ainsi, une quinzaine de stagiaires ont pris place, avant-hier, mardi, dans l’atelier pour subir une formation de tisseuse.

Pour en arriver là, il a fallu que la direction de l’emploi fasse l’effort d’accorder un pécule de 12 000 dinars par mois à chaque apprentie durant toute une année. Cette prime d’encouragement sera versée dans le cadre d’une convention qui unit la direction de l’emploi, les femmes tisseuses, la direction du tourisme et le CFPA. «Il faut préserver le tapis d’Aït Hichem pour lequel de nombreuses femmes se sont sacrifiées.

Il doit reprendre ses lettres de noblesse, quel que soit le prix», dira une femme membre de l’association des tisseuses. La cérémonie d’ouverture a été rehaussée par la présence des autorités locales et des directeurs du tourisme, de la chambre des métiers, de la DJS et autres qui ont eu à faire le tour d’une exposition de tapis, sur lesquels étaient dressés des portraits des pionnières du tapis d’Ait Hichem, aujourd’hui disparues.

Les photographies de Na Ghenima, directrice de l’école de l’indépendance à 1988, de Na Taous, ex-directrice du centre artisanal de Ouaghzen, ne sont pas passées inaperçues. Le métier semble boudé par «les jeunes filles qui préfèrent s’adonner à d’autres activités plutôt que d’embrasser une carrière noble et rentable», dit une ancienne tisseuse.

«Personnellement, je préfère travailler en ville comme vendeuse même si on ne me paie pas convenablement car là au moins, je sortirais voir du monde plutôt que de m’enterrer derrière le métier à tisser durant toute la journée», affirme une jeune fille. D’autres parlent de «mévente du produit» qui souffre de l’absence de touristes et qui n’attire pas beaucoup d’acheteurs locaux.

A. O. T.

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