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Draâ El-Mizan : Le poulet prend les airs

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Depuis des mois, le prix du poulet vif ou évidé ne fait que flamber. Chez les bouchers, certains le proposent à 430 DA et d’autres à 450 DA, voire plus. C’est dire que cette denrée n’attire plus grand monde eu égard à son coût qui ne cesse de prendre l’ascenseur. Ce qui a déjà contraint nombre de revendeurs à mettre la clé sous le paillasson, à l’instar de ceux qui activent aux abords de la RN68, entre Draâ El-Mizan et Tizi-Gheniff. «Nous ne pouvons plus exercer cette activité parce que ces volatiles coûtent trop cher. À combien allons-nous les revendre? Déjà que nous les payons à 280 DA chez les éleveurs…», répond l’un d’eux. Pour notre interlocuteur, il n’y a ni demande ni offre : «La clientèle est peu importante ces derniers mois», souligne-t-il. Même son de cloche chez les autres revendeurs : «L’élevage du poulet de chair doit être régulé. Certains éleveurs font de la spéculation», dit-on. Aujourd’hui, le poulet vif est fixé à 300 dinars chez ces commerçants de rue. Du côté des éleveurs, l’on dénonce l’anarchie à laquelle est voué ce créneau: «Dans notre pays, l’élevage avicole n’est pas entre de bonnes mains. Il faut dire que cette filière ne rapporte rien non plus ces derniers temps. Tout est cher», regrette aviculteur de Marako, à Tizi-Gheniff. Il explique: «Le poussin est à 120 dinars. L’aliment est à 6 000 dinars le kilo. Nous avons aussi d’autres charges. Il faut tout compter. À la fin de la série, le kilo nous revient à près de 400 dinars. Allons-nous le vendre à la perte? Dans notre localité, il y avait au début de l’année dernière six poulaillers remplis à raison de 5 000 sujets par série. Aujourd’hui, il n’en reste que deux». D’autres éleveurs évoquent des entraves administratives : «Pour avoir des avantages tels les prêts bancaires, il faudra répondre à plusieurs conditions. Je citerai la conformité du bâtiment et l’agrément sanitaire. Pour le premier document, parfois nos terrains sont dans l’indivision, c’est pourquoi nous ne pouvons pas obtenir un acte de propriété, pièce indispensable pour lancer la construction du bâtiment pour faire ensuite une demande d’agrément sanitaire. Les problèmes sont nombreux. Et au bout du fil, vous renoncez à cet investissement», explique encore le même aviculteur. En tout cas, si les couches moyennes se rabattaient sur les viandes blanches il y a quelques mois, ce n’est plus le cas aujourd’hui à cause de cette flambée des prix, qui intervient, faut-il le souligner, à la veille de la célébration de la fête du Mawlid Ennabaoui. «Il (poulet) pourra atteindre les 500 dinars d’ici là», prévient un boucher, qui se plaint, lui aussi, de la baisse de ses recettes.

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Amar Ouramdane

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