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Grève des transporteurs : Béni Douala, Aïn El-Hammam et Bouzeguène paralysées

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Malgré l’annonce du gel du brevet de transport pour l’année 2019, la quasi-totalité des transporteurs de la daïra de Béni Douala ont répondu, avant-hier, à l’appel de grève de deux jours lancé par quatorze associations de transporteurs. Ces derniers expriment par cette action leur rejet du brevet professionnel des transporteurs de voyageurs et de marchandises.

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Par conséquent, les usagers des différentes bourgades de la daïra de Béni Douala, notamment les travailleurs, les étudiants et les élèves, se sont retrouvés pénalisés, hier et avant-hier, par ce mouvement de grève, regrettant que les grévistes n’aient pas prévu un service minimum : «Il fallait qu’ils pensent au moins aux travailleurs et aux élèves. Ils pouvaient faire des rotations durant les heures de pointe afin d’éviter de pénaliser le simple citoyen qui n’y est pour rien», clame un étudiant. En effet, les transporteurs intervenant sur la ligne Béni Douala – chef-lieu de wilaya n’ont pas assuré le service minimum, de même que ceux desservant Béni Aïssi – Tizi-Ouzou.

Les transporteurs de voyageurs, quant à eux, revendiquent une nouvelle fois l’annulation du brevet de transport : «Ça fait plus de 20 ans que je suis chauffeur de bus. J’ai une longue expérience dans le domaine et je suis contre l’obligation de suivre une quelconque formation, moyennant de surcroît 40 000 DA ! Je suis contre le gel du brevet professionnel, je revendique son annulation pure et simple», dira un transporteur.

Le temps d’une journée, le chef-lieu de Béni Douala semblait être une ville morte, vidée de sa foule habituelle. Même les cours n’ont pas eu lieu dans la majorité des établissements scolaires de la localité, notamment les collèges et les lycées. A Aïn El-Hammam, la grève des transporteurs n’en a pas moins causé de nombreux désagréments à la population locale. De bonne heure, les routes, habituellement vides aux premières heures de la matinée, étaient très animées.

Cartable sur le dos, les collégiens et les lycéens se mêlaient aux travailleurs des chantiers ou les fonctionnaires des administrations sises au centre de Michelet. Les plus courageux qui avaient bravé le froid et les distances (sept kilomètres pour certains) sont arrivés à destination avec une heure de retard. Les véhicules particuliers étaient bondés de villageois qui se rendaient en ville pour leurs emplettes.

Ceux qui étaient restés en rade n’avaient d’autre solution que de marcher ou de faire l’impasse sur leur sortie. Le marché des femmes, à quelques centaines de mètres de l’hôpital, était désespérément vide. Seules quelques vendeuses essayaient de fourguer leur camelote aux clientes qui ont réussi à rejoindre les lieux. Ce manque de mouvement était également perceptible à Michelet-ville où les cafés étaient loin d’avoir leur affluence habituelle.

Sofiane, un commerçant, nous confie que « c’est une journée à blanc. Les clients qui d’habitude arrivaient nombreux à cette heure-ci, tardent à se manifester. Ce sera comme çà jusqu’à la fin de la grève. » Aucun fourgon, même les clandestins, n’avait pris place à la station des Ath Menguellet, pour le grand plaisir des automobilistes qui trouvent là une aire de stationnement libre, au milieu de la place.

Quant aux transporteurs qui desservent Tizi Ouzou, installés aux abords du carrefour des horloges, ils semblaient attendre un quelconque dénouement pour mettre en route leurs moteurs. A onze heures ils étaient encore là à l’abri du froid intense de ce jour là, à l’intérieur de leurs véhicules. Dans l’ensemble des communes et villages de la daïra de Bouzeguène le mouvement de grève sans précédent a touché l’ensemble des transporteurs de voyageurs et de marchandises de la Daira.

Dans un préavis de grève rendu public la semaine écoulée, et signé par neuf associations de transporteurs de voyageurs ,les protestataires refusent “catégoriquement ce brevet” tout en estimant que “cette mesure est superflue et que son montant, qui avoisine les 50 000 DA, est tout simplement injustifié », Contacté hier, un des représentants de l’association, a estimé qu’“il s’agit là d’une décision infondée prise par l’administration sans la consultation des premiers concernés, en l’occurrence les transporteurs.

Les responsables de la direction des transports devraient plutôt se pencher sur les réels problèmes du secteur, à savoir l’amélioration de l’état des routes et l’aménagement des espaces de stationnements adéquats”, et de s’interroger : “Pourquoi imposer une formation à des transporteurs qui ont plus de vingt ans d’expérience ?!” Pour notre interlocuteur, “il s’agit là d’un véritable ‘racket’ visant à renflouer les caisses de l’État”.

Tout en regrettant d’arriver à une telle action qui a paralysé les 04 communes de la Daïra de Bouzeguène Illoula Oumalou , Ath Ziki ,Idjer. Toujours est-il que les conséquences de cette grève ont été considérables à un point tel que la plupart des fourgons et bus privés ont été paralysés durant toute la journée d’hier, alors que de nombreux travailleurs, commerçants et étudiants résidant dans de nombreuses localités de Kabylie, n’ont pas pu rejoindre, hier, leurs postes d’activité respectifs, ce qui a engendré également une grosse perturbation des activités professionnelles et économiques.

Lyes M./ A. O. T. et Aziz A.

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