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Aïn El Hammam : … Et les handicapés (re)sombrent dans leur amertume !

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Side view of man in wheelchair
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Au lendemain de la Journée internationale des handicapés, Sofiane, un handicapé moteur, rappelle la triste vie des personnes aux besoins spécifiques. Au chômage, malgré son diplôme universitaire, il regrette que les associations, notamment culturelles, de la région s’occupent plus du folklore que d’eux, tout en affirmant qu’elles devraient le faire ne serait-ce qu’une fois par an. Parlant de son vécu, il a indiqué : «J’ai fait le tour de toutes les administrations de la région, où j’ai déposé un CV, en faisant prévaloir le droit que la loi nous accorde (1 %), lors des recrutements.

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J’ai été accueilli avec tous les égards avec la promesse de me faire appel dès qu’il y aura des postes.» Plus de deux ans après, rien… «Rien n’est fait pour nous», a-t-il ajouté avec une pointe d’amertume. Il a en outre cité les services étatiques de la région, comme la poste et la mairie, où les handicapés n’ont pas de passages spécialement réservés pour eux et se heurtent aux marches d’escalier. Seul l’hôpital offre la possibilté de se rendre en fauteuil roulant dans tous ses services. C’est cet établissement qui a d’ailleurs recruté Nacer, un jeune homme dynamique qui a abandonné l’université, où il était confronté au problème d’accès par fauteuil roulant.

Mohamed, qui va quotidiennement en ville, n’en peut plus de rouler grâce à la force de ses bras, et ce dans le but de faire avancer son fauteuil archaïque. Oisif et sans ressources, il arpente les rues en pente jusqu’à épuisement. «Je ne peux rester à la maison dans un deux pièces avec mes frères», a-t-il expliqué. Pour survivre, Mohamed se contente de la générosité des passants. Quant au fait de bénéficier d’un poste d’emploi, il n’ose même pas y penser : «Les privés ne peuvent s’embarrasser de quelqu’un comme moi qui n’utilise que ses bras. Quant aux entreprises étatiques, elles font la sourde oreille. Pourtant, je peux travailler à l’accueil ou dans un autre service.»

En ce qui concerne les handicapés mentaux, ils se font remarquer à Aïn El Hammam par leurs cris et gesticulations. Sans être forcément agressifs, ils ne manquent pas de lancer des mots, parfois déplacés, à ceux qui les croisent. Ils sont là toute la journée, qu’il pleuve, qu’il vente ou qu’il neige, à arpenter les rues sans que personne ne pense à les abriter ou les réchauffer, a-t-on remarquer. «Ont-ils des parents ou proches pour s’occuper d’eux ?», se demandent certains passants. Au café du centre-ville, ils sont quatre à venir siroter un lait chaud que le cafetier consent à leur offrir quotidiennement, en contrepartie de quelques pièces. Si les associations ne peuvent subvenir aux besoins des handicapés, toutes catégories confondues, l’État ne devrait pas se décharger de cette tâche, ont fait remarquer des citoyens.

A. O. T.

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