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AÏT BOUADOU - Célébration de Yennayer à Takharadjit : Foire, Histoire et poésie

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La célébration de Yennayer se poursuit dans de nombreuses régions du pays. Et à Tizi-Ouzou, c’est au village Takharadjit, dans la commune d’Aït Bouadou, que l’évènement fut célébré avec faste le week-end dernier.

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Ce petit village de 1 400 âmes niché au pied du Djurdjura s’est paré des couleurs nationales pour abriter une journée pas comme les autres. Les activités programmées ont été retenues dans deux endroits.

À l’école primaire Mohamed Sehad, les organisateurs ont programmé de nombreuses expositions d’objets traditionnels, de plats locaux, de gâteaux traditionnels, de tapis, de robes kabyles…

Dès les premières heures de la matinée, des familles entières sont arrivées sur les lieux pour visiter les stands. «Vraiment, c’est très beau de voir tout ce trésor. Notre région est connue pour son originalité dans le domaine de la préservation des objets du terroir.

C’est très encourageant, surtout quand on voit toutes ces jeunes filles s’intéresser à notre patrimoine», dira femme venue du village Ibadissène, sis à quelques encablures de Takharadjit.

Quant aux exposantes et aux exposants, ils étaient très contents de participer à cet événement. «Je suis très contente. C’est pour la première fois que je participe à une exposition et je constate que les visiteurs sont attirés par mes tapis. Je pense qu’avec cette participation, mes produits seront enfin connus.

Cela m’encourage énormément parce que nous, les femmes rurales, n’avons pas beaucoup d’occasions pour faire écouler nos produits», dira une participante, avant qu’une autre, exposant tous types de robes kabyles, notamment les anciens modèles portés par les vieilles femmes kabyles, prend la parole pour dire :

«Ce sont des modèles qui ne sont plus demandés. Tout de même, c’est un patrimoine à sauvegarder. On ne sait jamais si un jour elles deviendront à la mode. Il suffit peut être de les améliorer». Pas loin de cette école, une grande ambiance régnait au siège du comité de village.

Le président du comité de village récemment installé, Belkacem Lekadir, prendra la parole pour souhaiter Assegas ameggaz à tous les invités, à tous les Algériens et à tous les Imazighen du monde. La chorale était également au menu.

De son côté, un jeune chanteur-poète n’a pas manqué ce rendez-vous pour déployer son récital poétique. Puisqu’il s’agit de célébrer une date importante de l’histoire antique de la Numidie, il était aussi permis de rappeler une période de l’histoire contemporaine du peuple algérien.

C’est alors au Hadj Ali Mustapha auquel la parole a été donnée afin de revenir longuement sur les déportations d’Algériens vers Cayenne et la Nouvelle Calédonie. À signaler que cet orateur est l’auteur d’un ouvrage autour de cette époque douloureuse de l’Algérie, intitulé «Les bagnards algériens de Cayenne».

Si El Hachemi Assad, présent pour animer une conférence, est, lui, revenu sur les origines de Yennayer, l’histoire d’Imazighen, le combat des militants jusqu’à la constitutionnalisation de tamazight comme langue officielle et nationale, sans oublier aussi l’institution et le classement de Yennayer comme journée nationale chômée et payée pour tous les Algériens dans le calendrier des fêtes légales et dans le journal officiel.

Si El Hachemi Assad rappellera tout le combat mené depuis 1995 jusqu’à la concrétisation de cet objectif. Par ailleurs, dans sa communication, le secrétaire général du HCA dira qu’un travail de fond et minutieux se fait par des chercheurs sur proposition du HCA, afin d’inscrire Yennayer dans le patrimoine de l’Unesco.

«Nous sommes décidés à porter ce projet jusqu’à son aboutissement», soulignera-t-il. L’intervenant a mis l’accent sur l’apport que devront apporter les historiens et les spécialistes de l’histoire antique pour remettre certaines vérités historiques à leur place.

Après ces différentes interventions de haut niveau, le public a été invité par le comité de village à une visite guidée des différentes expositions où des explications ont été données sur les différents plats mijotés pour cette occasion et bien aussi sur les efforts que déploient les exposantes de la région chez elles, en dépit de toute aide afin de protéger ce patrimoine ancestral, et ce avant de déguster un couscous traditionnel.

Amar Ouramdane

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