Le prix du poulet vif ne cesse de baisser. C’est ce qu’on a pu remarquer, lors d’une virée à travers cinq points de vente improvisés sur la RN68, entre Draâ El Mizan et Tizi Ghennif, où il était affiché à 150 DA le kilo.
Un prix considéré comme étant le plus bas de ces dernières années. «Il est vrai qu’il y a une période de l’année, où le prix de la volaille est abordable et baisse jusqu’à 180 DA/Kg. Mais cette fois-ci, c’est du jamais-vu !», a fait remarquer un client accosté devant un point de vente à El-Mers. D’ailleurs, on a constaté sur les lieux que les revendeurs étaient débordés. En effet, il y avait énormément de véhicules garés devant eux, en cette journée ensoleillée de jeudi, dont les propriétaires sont venus pour s’approvisionner. «Certes, je suis un habitué des lieux mais j’ai remarqué que le nombre de clients a énormément augmenté, ces derniers jours. D’ailleurs, il faut attendre au moins une demi-heure pour être servi. Ce revendeur est tellement dépassé qu’il a embauché deux autres personnes pour l’aider, car il ne faut pas seulement égorger les poulets mais il faut aussi les déplumer, les vider et les laver. Au moins un quart d’heure est nécessaire pour nettoyer un poulet», a expliqué un autre client. Du côté des revendeurs, c’est l’affaire du siècle. «Mes ventes ont triplé, ces derniers jours.
D’ailleurs, et vous l’avez certainement remarqué, nous sommes à trois pour satisfaire notre clientèle», a affirmé un d’eux, qui a bien voulu nous expliquer les raisons de cette baisse sensible : «Cette saison, les éleveurs ont augmenté leur élevage. Certains sont passés de 2 000 à 6 000 poulets. Aussi, le nombre des éleveurs augmente d’année en année parce que cette filière est aidée par les services agricoles. Même si le prix de l’aliment est toujours cher, ils sont nombreux à avoir opté pour cette filière. Par exemple, à Bouira, le nombre des poulaillers a presque triplé. En tout cas, c’est la loi du marché, qui dicte le prix de tout produit. Quand l’offre dépasse la demande, le prix va avec», a expliqué ce revendeur, exerçant ce métier depuis plus d’une dizaine d’années. A la question de savoir si les prix vont augmenter durant le mois de Ramadhan, il a répondu : «Je pense que les prix ne vont pas flamber durant le mois sacré, car les éleveurs ont déjà mis le paquet pour la prochaine production, prévue pour fin mars. D’ailleurs, c’est pour cela qu’ils ont mis en vente toute leur production actuelle. Il faut savoir aussi que même les conditions météorologiques n’ont pas dissuadé les éleveurs de multiplier leurs élevages», a-t-il argumenté.
Profitant de la situation, les consommateurs ne pouvant se permettre d’acheter de la viande rouge se rabattent sur la viande blanche, alors que le poulet rôti est affiché par certains restaurateurs à 400 DA. C’est dire que la filière avicole a réussi, grâce au nombre d’éleveurs qui ne cesse d’augmenter et au regain de cette activité dans de nombreuses localités. Il est quand même attendu que les inspections vétérinaires soient multipliées dans les bâtiments à élevage, car certains éleveurs nourrissent leurs poulets avec des vitamines vendues ici et là et dont on ignore la provenance pour qu’elles grossissent vite, sans pour autant savoir si elles ne risquent pas de contracter des pathologies, qui pourraient nuire au consommateur.
Amar Ouramdane