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Aït Yahia Moussa : La stèle d’un martyr du Printemps noir démolie

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La plaque commémorative érigée par l’APC (1997-2002) à la mémoire du regretté Hocine Chaibet, tué par les gardes communaux le 28 avril 2001, lors des événements douloureux du Printemps noir au chef-lieu communal alors qu’il n’avait rien dans ses mains sauf le cartable qu’il portait sur son dos, a été démolie dans la nuit de mercredi à jeudi par un ou des individus non identifiés. Il était en classe de 9°AF au CEM Frères Oudni lorsqu’il reçut des balles pendant que des manifestants étaient rassemblés en face du détachement de la garde communale.

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Justement, sur la plaque commémorative, il était écrit : «Ici, est tombé sous les balles assassines des gardes communaux, le 28 avril 2001, le jeune collégien Hocine Chaibet, cartable au dos». Tout le monde est consterné en découvrant qu’il ne restait de cette plaque que des gravats. «C’est un acte criminel», dira un membre d’un comité de village. «Certes, la famille en collaboration avec la coordination des aârchs avait réalisé une stèle non loin du lieu où était est tombé ce martyr, mais, personne ne devrait toucher à la plaque», s’insurge un autre citoyen accosté devant ce qui restait de cette plaque.

«Pour les futures générations, cet endroit sera un repère parce que feu Hocine Chaibet, âgé de 15 ans au moment des faits, manifestait comme tous les jeunes de la Kabylie pour l’officialisation de la langue amazighe. Il ne menaçait personne. D’ailleurs, il était tombé à plus de deux cents mètres du détachement militaire», s’indigne un autre citoyen. Pour son frère Amar, c’est une agression commise à la mémoire de son frère. «Nous condamnons énergiquement cet acte. Je ne trouve pas de mots pour exprimer ma colère. La plaie ne s’est pas encore refermée.

Et voilà que notre frère subit une autre agression, crie-t-il haut et fort. Il rappellera que l’affaire de son assassinat n’est pas encore close. «L’un des auteurs de l’assassinat de mon frère a été condamné par la cour correctionnelle de Tizi-Ouzou à deux ans de prison ferme alors que les trois autres ont été acquittés dans cette affaire. Cependant, ce garde communal a fait appel en cassation à la cour suprême. Nous attendons toujours. Mais, nous aurions aimé que ce procès ait lieu en session criminelle après que le tribunal de Draâ El-Mizan s’était dessaisi de l’affaire pour incompétence», explique-t-il.

On croit savoir que le petit site de deux mètres carrés enclavé entre l’immeuble en face de l’ex siège APC et le mur d’enceinte de la sûreté semi-urbaine aurait été convoité par des individus qui auraient l’intention de construire une baraque. Une plainte a été déposée contre X. Les gendarmes ont ouvert une enquête pour déterminer les circonstances de cet acte ignoble et d’arrêter son ou ses auteurs.

Amar Ouramdane

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